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Projets structurants: Passage à la vitesse supérieure

Projets structurants: Passage à la vitesse supérieure

 

La publication dans le dernier numéro du Journal officiel (n°77) du décret exécutif du 16 décembre 2020 portant création d’une Agence nationale de réalisation du Port-centre de Cherchell, dans la wilaya de Tipasa, et l’annonce, hier, sur les ondes de la radio nationale, par le ministre des Mines, Mohamed Arkab, du lancement, dans les premiers mois de cette nouvelle année 2021, de l’exploitation du méga gisement – il s’étend sur une superficie de 131 km2 – de minerai de fer de Gara Djebilet, dans la wilaya de Tindouf, constituent, à l’évidence, un indice probant de la volonté du gouvernement dirigé par Abdelaziz Djerad de passer à la vitesse supérieure dans la concrétisation des grands axes de la politique économique du président Abdelmadjid Tebboune. Une politique qui fait la part belle à la relance de la réalisation des grands projets structurants, en instance depuis quelques années. Pour nous en tenir aux deux projets susmentionnés, leur importance n’est plus à démontrer. Surtout que dans les deux cas, toutes les opérations préliminaires à leur lancement ont déjà été effectuées. Avec, peut-être, quelques légers correctifs en ce qui concerne le Port-centre de Cherchell. Selon des sources concordantes, les travaux d’installation du vaste chantier de réalisation ont déjà débuté et sont exécutés à un rythme soutenu. Ce qui augure d’un lancement très proche des travaux effectifs de réalisation de cette importante infrastructure portuaire. Importante, du fait de sa vocation africaine et de ses retombées sur le pays. Et ce, sur tous les plans. Il est, en effet, attendu que la réalisation du futur Port-centre de Cherchell transforme de fond en comble les données démographiques, économiques, infrastructurelles et sociales, non pas uniquement de la wilaya de Tipasa, mais également de celles de nombre d’autres wilayas du pays. Des wilayas voisines à celles que traverseront les infrastructures routières, dans un premier temps, et ferroviaires, par la suite, qui le relieront à nos frontières Sud et, de là, aux pays africains dont il servira de débouché maritime sur la Méditerranée. Parmi les wilayas “lointaines” qui seront impactées positivement par la réalisation de cette importante infrastructure portuaire, celle de Tamanrasset. Un immense port sec y sera, en effet, réalisé qui aura pour vocation de servir de transit, dans un sens, pour les marchandises en provenance de Cherchell et destinées aux pays africains – on parle du Mali, du Niger, du Tchad, du Burkina Faso et, surtout, du Nigeria – auxquels il servir de débouché maritime, et, dans l’autre, à celles en provence de ces pays et destinées à être exportées, via le futur Port-centre, vers différents points du globe. C’est à un chamboulement, assurément de moindre ampleur mais tout aussi profond, que provoquera dans la wilaya de Tindouf et, sans aucun doute, dans d’autres wilayas voisines et proches, le lancement de l’exploitation effective du mega gisement de minerai de fer de Gara Djebilet; “mega”, de par ses réserves prouvées: 3,5 milliards de tonnes de minerai, d’une teneur  de 56% (de fer), et de par la production annuelle prévue: le ministre a parlé “de 12 millions de tonnes”, dont une partie sera exportée et l’autre, destinée aux complexes sidérurgiques, existant ou à réaliser, du pays. Toujours selon Mohamed Arkab, le projet dont la réalisation sera confiée “à une entreprise d’un pays ami” – La Chine, selon des sources concordantes – « générera quelque 3000 emplois dont un millier dans sa première phase d’exploitation”. Ce passage à la vitesse supérieure dans le relance des grands projets structurants, en instance depuis quelques années, en touchera deux autres. Probablement, dans le courant de la présente année: l’exploitation de la mine de zinc d’Oued Amizour, dans la wilaya de Béjaïa, et la réalisation du “complexe intégré d’exploitation et de transformation du phosphate”, qui englobera cinq wilayas de l’Est du pays; la wilaya de Tébessa où se trouve le gisement de phosphate à exploiter, et celles de Souk-Ahras, El Tarf, Skikda et Annaba où seront implantées les unités industrielles (de transformation du phosphate) qui lui seront liées. L’importance de ces deux projets structurants réside, pour le premier, dans le fait qu’il permettra à l’Algérie de faire une économie annuelle de 100 millions de dollars, déboursés actuellement dans l’importation de ce minerai. Et pour le second, à hisser notre pays dans le groupe des dix plus grands exportateurs mondiaux d’engrais. 

Mourad Bendris