Pourquoi en ce moment?

dzairtube

Depuis quelques temps, des personnalités tunisiennes trouvent un malin plaisir à s’en prendre à l’Algérie. Certaines, à l’instar de l’inénarrable Moncef Marzouki, partisan en son temps du pernicieux “Qui-tue-qui? et, depuis qu’il a quitté la présidence tunisienne, défenseur zélé de thèses annexionnistes du Makhzen au Sahara Occidental, et de Ahmed Ounaies, l’éphémère – il n’est resté à son poste qu’une dizaine de jours – ministre des Affaires étrangères du gouvernement Mohamed Ghannouchi formé au lendemain de la chute  du régime de Zine-el-abidine Ben Ali, d’une manière frontale. Et les autres, d’une manière plus pernicieuse. C’est à cette seconde catégorie qu’appartient le Tahar Belkhodja, ancien directeur général de la sûreté nationale et, entre autres portefeuilles ministériels, ministre de l’Intérieur de Habib Bourguiba. Il y a quelques jours, il était sur les plateaux de la chaîne Al Janoubia TV pour débattre du devenir de l’espace “nord-africain”; une appellation qu’il a dit préférer à celle “de Maghreb arabe” ou de “Grand Maghreb” et ce, au prétexte que seul un espace incluant l’Egypte peut permettre aux pays le composant de se faire une place aux soleil dans le monde qui se profile. Bien évidemment, la discussion n’a pas manqué de rouler sur la vision de l’ancien président tunisien à ce propos. Mais également sur la fameuse – elle n’a, en effet, duré que…24 heures –  union qu’il a scellée, en janvier 1974, avec le leader libyen Mouammar Kadhafi. Et de là, sur la position de refus de l’Algérie de cette union. C’est à ce moment de la discussion que l’ancien ministre de l’Intérieur tunisien parle de l’ancien litige frontalier qui opposait l’Algérie à la Tunisie à propos du tracé de la frontière les séparant. Et ce, pour dire qu’il demeure toujours d’actualité. Et qu’il pourrait ressurgir à tout moment. Comme il est difficile d’admettre que Tahar Belkhodja – qui n’a quitté la fonction ministérielle qu’en juin 1983 – pouvait ne pas être au courant de la signature, “le 6 janvier 1970, d’un protocole d’accord algéro-tunisien” portant sur “le tracé de la frontière entre Bir Romane et la frontière libyenne” – c’est, d’ailleurs à ce tronçon de la frontière qu’il a fait allusion dans son intervention sur Al Janoubia TV -, et “le 19 mars 1983, de la convention de bornage de la frontière entre la mer Méditerranée et Bir Romane”; et comme il est tout aussi difficile d’admettre également – au vu des relations qu’il a dû garder au sein du sérail politique tunisien depuis son départ définitif du gouvernement en juin 1983 – qu’il pouvait ne pas avoir été informé et “de l’enregistrement, en décembre 1993, auprès de l’Organisation des Nations unies, de l’accord frontalier (précité) du 6 janvier 1970”, et “de la fin, en 1995, du bornage de la  frontière entre Tabarka et Bir Romane”, nombre d’observateurs n’ont pas manqué de s’interroger sur ce qui l’a réellement motivé à prédire un possible “réveil” du litige frontalier entre l’Algérie et la Tunisie. Des interrogations d’autant plus pertinentes que la surprenante sortie médiatique de l’ancien ponte du régime bourguibiste sur un sujet que l’on pensait, et des deux côtés de la frontière, définitivement dépassé, intervient quelque trois mois après celles franchement anti-algériennes » et clairement “pro-makhzen” des deux deux personnalités politiques tunisiennes susmentionnées. Et à un moment où les attaques, multiples et de tout ordre, contre l’Algérie se font chaque jour plus nombreuses. Amar Belkhodja a-t-il été actionné pour parasiter les relations algéro-tunisiennes qui sont au beau fixe et ce, dans le double objectif non avoué d’isoler l’Algérie sur la scène régionale et de lui faire porter le chapeau de la responsabilité de tous les problèmes auxquels cette dernière est confrontée? C’est une thèse que Moncef Marzouki et Ahmed Ounaies ne cessent, dans le sillage du Makhzen et de nombre de médias français et arabes, de défendre. Et c’est tout dire…

Mourad Bendris

 

 

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