Suspect timing d’une “préoccupation onusienne” peu innocente 

dzairtube

 

Vendredi dernier, 5 mars, le Haut-commissariat aux droits de l’Homme de l’ONU s’est, par la voix de son porte-parole, Rupert Colville, déclaré “très préoccupé par la détérioration de la situation des droits de l’homme en Algérie et par la répression continue et croissante contre les membres du mouvement pro-démocratique du Hirak ». Une prise de position d’autant plus étonnante qu’elle survient quelques jours seulement après l’annonce, intervenue la veille de la célébration du deuxième anniversaire de ce qui est appelé le Hirak, par le président de la République de l’élargissement des personnes arrêtées – condamnées ou en attente d’être jugées – dans des affaires liées au déroulement des manifestations de rue ou d’atteinte à la stabilité du pays et de ses institutions. Une décision que le porte-parole de cette instance onusienne que dirige, depuis 2018, l’ancienne présidente chilienne, Michelle Bachelet, et cette instance même, ont étrangement occultée. Comme ils ont occulté, tout aussi étrangement, le caractère éminemment pacifique des manifestations de rue qui se déroulent en Algérie depuis le 22 février 2019. De l’avis de tous les observateurs internationaux impartiaux, l’Algérie est le seul pays ou, à tout le moins, l’un des très rares pays dans le monde où des manifestations de rue foncièrement et ouvertement dirigées contre le pouvoir en place, se déroulent, n’en déplaise au Haut-commissariat aux droits de l’Homme de l’ONU et à ses “sources crédibles” – par trop connues – sans heurts et sans dégâts. Une “prouesse” qui mérite d’être relevée quand on sait que ces manifestations de rue sont entrées dans leur troisième année. Mais que ledit Haut-commissariat aux droits de l’Homme ne semble pas avoir remarqué. Ou, pour être plus conforme à la réalité, qu’il n’a pas voulu remarquer. Tout indique, en effet, que la position affichée ce vendredi par cette importante – de par la sensibilité du dossier dont elle est chargée – instance de l’ONU est loin d’être innocente. 

La cécité avérée du Haut-commissariat aux droits de l’Homme de l’ONU…

Si tel n’était pas le cas, elle aurait dû réagir à ce qui se passe en matière de violation des droits de l’Homme, de répression contre des manifestants pacifiques et d’arrestations arbitraires en Palestine usurpée et au Sahara Occidental occupé. Surtout que toutes ces violations, répressions et arrestations arbitraires, dont les victimes, entre morts et blessés, ne se comptent plus, relèvent en ces contrées martyres du quotidien. Et que ce quotidien dure depuis de très nombreuses années maintenant. Est-ce l’éloignement géographique de ces contrées qui empêche les honorables membres de cette instance onusienne – et, plus particulièrement, sa première responsable, Michelle Bachelet, une chilienne élue à la présidence du Chili en tant que candidate du Parti socialiste chilien, le parti de l’héroïque Salvador Allende qui est mort, dans l’exercice de ses fonctions, les armes à la main en défense de la liberté de son pays – de voir les atrocités et les violations des droits de l’Homme qui y sont commises par les usurpateurs sionistes et les occupants marocains? Peut-être. Mais alors, comment expliquer la cécité dont fait preuve le Haut-commissariat aux droits de l’Homme de l’ONU à l’égard de la brutale répression qui s’est abattue sur les Gilets jaunes en France; un pays situé à un jet de pierre de Genève, en Suisse, où il siège? A moins que cette instance onusienne ne respecte une règle de base – mais inavouable – dans son fonctionnement; à savoir, que les violations des droits de l’Homme, la répression des manifestations pacifiques et les arrestations arbitraires ne se déroulent que dans les pays récalcitrants au nouvel ordre mondial que l’Occident veut imposer au reste du monde. Une supposition qui est loin d’être farfelue si on ajoute aux constats rapportés ci-dessus sur la cécité du HCDH sur les violations réelles des droits de l’Homme en Palestine usurpée, au Sahara Occidental occupé et au pays de Macron, la brutalité de la répression policière qui s’est abattue sur les participants aux manifestations antiracistes qui ont secoué, dans les derniers mois du président Trump, le pays de l’Oncle Sam. Et que si on n’oublie pas que dans tous ces pays et territoires illégalement occupés, les victimes enregistrées ne sont pas peu nombreuses. 

De douteuses “sources fiables”…

Ce sont tous ces faits qui poussent nombre d’observateurs à s’interroger sur les véritables motivations et desseins à l’origine de cette peu cavalière interpellation de l’Algérie par le HCDH de l’ONU. Surtout que le timing choisi pour le faire ne semble pas du tout fortuit; l’interpellation ayant eu lieu un vendredi, qui est jour de “marche” pour les hirakistes, et quelques jours après l’annonce, par le Président Tebboune, de l’élargissement de nombre de personnes emprisonnées. Tout indique, en effet, que le HCDH de l’ONU vise, par son interpellation déplacée, plusieurs objectifs; les plus patents étant l’encouragement apporté, ce faisant, aux hirakistes à persévérer dans leur mouvement; la minimisation de l’importance du geste d’apaisement décidé par le président de la République en faveur des personnes emprisonnées; et l’atteinte à l’image de l’Algérie à l’étranger et ce, en la présentant comme un pays autoritaire qui répriment ses habitants. Trois objectifs qui peuvent cacher un autre, plus sournois; celui de décrédibiliser, à l’avance, les prochaines élections législatives annoncées par le Président Tebboune. Et, ce faisant, apporter un soutien discret, mais de poids, aux partisans de l’ouverture d’une période de transition comme unique solution à la prétendue crise politique que vivrait l’Algérie. Un autre fait plaide pour une telle lecture de la position affichée par l’instance onusienne chargée des droits de l’Homme, à l’égard de notre pays. Son porte-parole ne s’est, en effet, référé, lors de la conférence qu’il animée vendredi dernier, 5 mars, pour appuyer ses propos attentatoires à l’Algérie, qu’à des “sources” qu’il a qualifié de “fiables”. Sauf qu’il s’est gardé de les citer. Ce qui renseigne, on ne peut mieux, sur l’absence totale d’objectivité du HCDH de l’ONU dans les infondées critiques de la situation des droits de l’Homme y prévalant, qu’il a adressées à l’Algérie.

Mourad Bendris 

 

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