Dans un entretien qu’il a accordé à Koul Al Arab, une revue arabophone paraissant dans la capitale française, Paris, Amar Belhimer, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement a abordé plusieurs sujets d’importance. Qui ont pour dénominateur commun le prodigieux développement des nouvelles technologies de communication. Et le non moins formidable essor des réseaux sociaux qui a chamboulé la circulation de l’information dans le monde et rendu quasiment caduque toute tentative de retenir ou de contrecarrer celle-ci. Sauf que le ministre de la Communication n’a pas manqué de faire ressortir les revers de cette avancée technologique dans les domaines de la communication et de l’information; le plus important résidant dans l’utilisation des moyens nés de cette avancée au mieux des intérêts de ceux qui en sont à l’origine. En clair, des puissances capitalistes qui disposent ainsi d’un pouvoir quasiment sans limites de contrôler les économies des moins nanties qu’elles et d’imposer à leurs sociétés des valeurs et des habitudes dont elles sont les seules à tirer profit. C’est à ces pernicieux et ignobles objectifs qu’œuvrent, selon le porte-parole du gouvernement, certains sites embusqués dans les réseaux sociaux. Mais également les « maîtres » du commerce électronique. Cette situation inédite dans l’histoire de l’humanité, où les libertés individuelles et collectives, celles des peuples, la sécurité des pays et la démocratie sont sérieusement menacées, commandent, selon le professeur Amar Belhimer, “d’organiser le net”. Surtout que, a-t-il explicité, l’encadrement juridique et organisationnel du fonctionnement de cet espace virtuel accuse un retard certain par rapport à la vitesse à laquelle se développe la technologie du net. Une problématique qu’il a, d’ailleurs, développée dans un livre, intitulé “Par quel droit tenir le net”, publié en juin 2020.
L’Algérie mise sur le jeunesse pour contrecarrer la menace “des réseaux sociaux”
A l’instar de nombre de pays de par le monde, l’Algérie n’est pas à l’abri des menaces y provenant. Dans des déclarations faites, il y a quelques temps et à quelques jours d’intervalle, le ministre de la Communication et le président de la République avaient, en effet, fait état de l’existence de sites électroniques, domiciliés pour l’essentiel sur le territoire de notre voisin de l’Ouest, destinés à propager des fake news sur l’Algérie et à porter atteinte à ses stabilité et sécurité. Un danger qui est pris très au sérieux par les plus hautes autorités du pays. Et ce, comme le suggèrent les déclarations faites par Amar Belhimer à Koul Al Arab: “L’encouragement prodigué par l’Etat aux jeunes diplômés de l’université à investir dans la presse électronique, un secteur sensible et prometteur”, outre qu’il permettra “aux jeunes compétences une utilisation efficiente de la numérisation dans le développement (de ladite) presse et la défense, d’une manière professionnelle et crédible, des causes nationales”, leur permettra également “de s’opposer efficacement au contenu des sites étrangers qui “mènent une odieuse guerre cybernétique contre l’Algérie, son peuple et ses institutions, dont son Armée nationale populaire”, a-t-il, en effet, déclaré. Toujours à propos de cet encouragement (des jeunes à aller vers la presse électronique), le ministre de la Communication a révélé que l’Etat accordera “des avantages” à ceux qui répondent positivement. Parmi ces avantages, il a cité “l’accès à la publicité publique et l’octroi de locaux où ils exerceront leurs activités”; dans, a-t-il tenu à le préciser, “le respect de la déontologie journalistique, des lois et réglementations en vigueur et des valeurs de notre société”.
Mourad Bendris