السبت 03 ماي 2025

Ammar Belhimer à Dzair Tube : “le ministère de la Communication en passe d’élaborer un projet de loi sur la publicité”

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Le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement est revenu dans un entretien accordé à Dzair Tube sur plusieurs points concernant le secteur de l’information en Algérie, notamment les cadres juridiques en cours d’élaboration.

Depuis votre nomination à la tête du ministère de la Communication, tout le monde témoigne de vos efforts inlassables et bons et de votre désir urgent de réorganiser le secteur des médias malgré les obstacles qui se dressent sur votre chemin, qu’en pensez-vous? Avez-vous pu mettre en œuvre et réaliser tout ce que vous vouliez ? Que souhaitez-vous réaliser dans votre secteur dans un proche avenir ?

M.Belhimer : Je vous remercie d’emblée pour cet éloge et j’espère sincèrement avoir au moins réussi à stimuler le mouvement de changement et le développement du secteur de la Communication, malgré la courte période et les circonstances exceptionnelles que nous traversons en raison de la pandémie Coronavirus.

Les points positifs que vous avez évoqués ne sont qu’une partie de mes obligations patriotiques que j’ai l’honneur d’accomplir avec loyauté et professionnalisme en l’honneur de la confiance que m’a attribuée le président de la République.

Comme vous le savez, le secteur de la communication est considéré comme l’un des secteurs stratégiques, en particulier le « cyberespace». Il s’agit plutôt d’une mesure ou d’un baromètre des libertés et d’un miroir qui reflète la réalité la situation dans ses différents aspects et ses liens avec les affaires tant internes qu’externes, ce qui nécessite des efforts concertés pour être à la hauteur des défis auxquels nous sommes confrontés dans différents niveaux.

Malgré cette importance, le secteur de la communication a hérité d’accumulations négatives, en particulier au cours des deux dernières décennies, en raison de la tentative de contenir le secteur et d’hybrider le message médiatique sensible en l’utilisant à d’autres fins. D’autant plus que le secteur connaissait la tyrannie des intrus.

Aujourd’hui, grâce à l’attention particulière que le Président de la République attache au secteur, cherchant à le faire progresser pour jouer ses rôles de manière professionnelle, libre et avec une grande compétitivité, les fidèles mettent leurs compétences pour faire un saut qualitatif dans les tâches des médias et communiquer avec une approche participative qui inclut tous les efforts et initiatives positives.

 

C’est le pilier du programme de travail du ministère de la Communication, que le gouvernement a approuvé, et que nous nous sommes engagés à concrétiser, notamment en lançant des ateliers spécialisés qui dépendent du renforcement du système juridique du secteur et du développement des outils de travail en allant vers la généralisation de la numérisation et en activant le rôle des médias de quartier et institutionnels.

Nous cherchons, à travers ce programme, à trouver la nécessaire compatibilité entre la liberté de la presse et la responsabilité des médias, en plus de promouvoir le droit des citoyens à une information honnête et de contribuer à améliorer l’image de l’Algérie à l’étranger.

Comme vous pouvez le voir, l’ambition est grande et elle nécessite des efforts sincères, des contributions de personnes hautement qualifiées et des calendriers précis pour l’achèvement.

Malgré ce qui précède, le processus de changement et de progrès du secteur de la communication a commencé et nous sommes déterminés à le poursuivre malgré les circonstances difficiles, notamment celles liées à la pandémie de Coronavirus et aux manœuvres des ennemis du travail.

 Pour la première fois dans le monde arabe, la liberté de la presse était constitutionnalisée en Algérie lors du dernier amendement constitutionnel par l’article 54 de la Constitution. Comment les lois organiques régissant la profession de journaliste seront-elles adaptées à ce qui est inclus dans la constitution ?

M.Belhimer : Le récent amendement constitutionnel a consacré la liberté de la presse et renforcé sa pratique. Par conséquent, il est naturel, mais il est nécessaire de prendre en compte les développements et les acquis du processus d’adaptation des lois organiques, et par conséquent, la modification et la mise à jour de ces lois seront conformes à la nouvelle vision et aux nouveaux cadres que l’amendement constitutionnel a apporté dans le domaine des médias et de la communication.

Au passage, je vous rappelle que les cadres juridiques et les textes les plus importants régissant le secteur de la communication, notamment la loi organique relative aux médias, la loi sur l’activité audiovisuelle et la loi sur la publicité, font l’objet d’un des ateliers de réforme approuvées.

Vous avez récemment annoncé que votre ministère avait commencé à revoir les cadres juridiques régissant le secteur, en particulier la loi organique pour les médias et la loi audiovisuelle, ainsi que la généralisation de la numérisation du secteur. Pouvez-vous clarifier cela?

 M.Belhimer : Comme je l’ai mentionné plus tôt, la constitution est le fondement sur lequel le reste des lois est construit et la boussole qui est utilisée pour guider le développement des cadres juridiques régissant le secteur de la communication. Il contient le dernier amendement constitutionnel, notamment ceux mentionnés dans l’article.

Parmi les développements mentionnés dans l’article, il y a le texte explicite pour la première fois sur les « sites électroniques », en plus de soumettre la publication de journaux et de publications uniquement pour autorisation au lieu d’exiger une accréditation comme c’était le cas auparavant. Le même article précise que les activités des journaux, des publications, des chaînes de radio et de télévision, des sites Web et des journaux électroniques ne peuvent être arrêtées que par décision judiciaire.

Dans le même contexte, je vous assure que le ministère de la Communication poursuivra le processus de mise à jour et de création de nouveaux textes conformément au récent amendement constitutionnel, ainsi qu’aux évolutions que le monde connaît dans le domaine de l’information et de la communication.

Quant à la généralisation de la numérisation et à la maîtrise de son utilisation, notamment par la production de contenus nationaux sûrs, je tiens à vous rappeler d’emblée que ce sujet s’inscrit dans les priorités du programme du président de la République, qui a souligné dans son message à l’occasion de la journée nationale de la presse du 22 octobre 2020, en déclarant:

“Nous sommes certains que la numérisation n’est pas une option, mais plutôt l’une des exigences de l’époque dans laquelle nous vivons. C’est plutôt un défi pour nous de gagner ses paris d’une manière qui préserve l’unité et la souveraineté du pays et développe les performances de l’administration algérienne au service de l’économie et de la promotion des droits des citoyens, y compris ceux liés aux médias .”

De ce point de vue, le secteur tient, à son égard, à redoubler d’efforts pour faire du processus de numérisation un succès, notant que des progrès considérables ont été accomplis jusqu’à présent pour maîtriser le processus, notamment depuis juin dernier, lorsque les émissions analogiques ont été définitivement arrêtées et remplacées par des émissions numériques, dans les délais fixés par l’Union internationale des télécommunications.

Plus de 5000 journalistes ont bénéficié de la carte de journaliste professionnel ces dernières années avant l’arrêt des travaux sur sa délivrance et son octroi au vu des violations et abus enregistrés au cours du processus, et vous avez personnellement demandé la préparation d’une décision visant à mettre en place la commission temporaire chargée d’attribuer la carte et d’organiser les élections liées à la formation Le comité permanent d’octroi de la carte professionnelle, quel est le sort des journalistes qui bénéficiaient auparavant de la carte professionnelle?

M.Belhimer :  La décision a déjà été préparée concernant la création de la commission temporaire chargée de délivrer la carte de journaliste professionnel et d’organiser les élections liées à la formation de la commission permanente pour l’octroi de cette carte.

Ce comité, composé d’experts et de personnalités ayant des compétences dans le domaine des médias, mettra à jour et étudiera tous les dossiers liés à la carte de journaliste professionnel en toute transparence, objectivité et intégrité afin de bloquer la voie aux intrus à la profession.

À cet égard, il convient également de rappeler que le statut de journaliste est lié à l’existence et à l’absence de l’exercice effectif et régulier de la profession de journaliste, qui est à l’origine de son gain.

De nombreux médias nationaux, en particulier les journaux et les sites Web, souffrent d’un manque, voire d’une rareté, de la publicité, qu’elle soit publique ou privée, car le marché de la publicité dans notre pays doit être réglementé. Quels sont les résultats du travail que vous avez accompli en ce qui concerne la campagne de purification du secteur des médias, en particulier la publicité ?

M.Belhimer :  Je partage avec vous mon opinion selon laquelle le marché de la publicité doit être réglementé, et j’ajoute une « réglementation urgente » pour éviter le chaos et certaines pratiques négatives et non professionnelles.

Dans ce contexte, le ministère de la Communication prépare un projet de loi sur la publicité qui corrigerait les déséquilibres constatés sur le terrain.

En attendant, à titre transitoire, 15 critères objectifs ont été élaborés pour bénéficier de la publicité publique, à condition que ces critères soient mis en œuvre à partir de janvier prochain.

Cet effort constitue le mécanisme idéal pour passer d’un format papier au support numérique, qui déplace presque complètement la version papier de la scène médiatique moderne et des pratiques quotidiennes des citoyens.

Il existe des institutions médiatiques dont les propriétaires sont riches et dont les journalistes sont pauvres. Quelles mesures le ministère prendra-t-il pour corriger cela ?

M.Belhimer : Le Ministère est en train de publier un projet de décision qui comprend l’ouverture d’une publicité à courir pour la création de chaînes de télévision privées affiliées à la loi algérienne, ce qui conduit ainsi à leur réinstallation et contribue à contrôler les pratiques de ces institutions de manière légale, claire et contraignante.

En plus de cela, et comme vous pouvez le voir, il existe un système juridique national avancé pour protéger les travailleurs et les employés, y compris ceux affiliés au secteur privé.

 Quels sont les derniers préparatifs pour organiser le journalisme électronique après que le gouvernement a publié un décret exécutif à cet effet ? Quelles sont les actions suivantes que le ministère de la Communication engagera en faveur des médias numériques, qui sont devenus une force médiatique avec laquelle il faut compter ? Et quand la loi relative à la presse électronique sera-t-elle publiée ?

M.Belhimer :  Nous attendons la publication du décret exécutif relatif à l’activité des médias en ligne au Journal Officiel, et une fois celui-ci publié, tous les sites Web doivent se conformer à ses dispositions, d’autant que ce décret précise les modalités d’exercice de ladite activité et les conditions à remplir dans le dossier déposé auprès de l’autorité compétente.

Le ministère de la Communication a commencé à établir des règles juridiques pour l’installation des chaines de télévision privées et des sites web, ou en est à présent cette mesure ? Et quand cela prendra-t-il effet ?

M.Belhimer :  Le ministère de la Communication est en train d’achever les textes réglementaires qui permettent la réinstallation et qui amélioreraient les trois textes réglementaires existants concernant l’application de la loi audiovisuelle.

Ces décrets exécutifs concernent :

Les conditions et modalités de mise en œuvre de l’annonce de candidature pour l’octroi d’une licence pour la création d’un service de communication audiovisuelle.

Le cahier de charges qui définit les règles imposées à tout service de télévision ou de radio.

Le montant et les modalités de paiement des redevances liées à la licence d’établissement d’un service de communication audiovisuelle.

Dans le même contexte, le ministère de la Communication prépare un projet de décision qui prévoit l’ouverture de l’annonce de candidature pour l’octroi de licences pour la mise en place de services objectifs de télédiffusion.

Un grand nombre de faux sites Web destinés à des fins non innocentes qui sont alimentés de l’étranger pour faire propager les fausses informations, en particulier celles qui affectent la sécurité nationale, y a-t-il des contrôles qui ont été mis en place ou votre ministère envisage de mettre fin à cette guerre électronique intense, en particulier dans les circonstances actuelles ?

M.Belhimer : Comme ce n’est un secret pour personne, certains sites Web sont utilisés par certains pour nuire à des individus et à des pays, ce qui nécessite des contrôles juridiques et les mécanismes de dissuasion nécessaires pour mettre fin à ce genre de dépassement.

Dans ce contexte, le ministère de la Communication a pris l’initiative de créer le premier texte de loi réglementant le domaine des médias en ligne en Algérie, qui tient à contrer les dangers évoqués, notamment en obligeant les journaux électroniques à se localiser en Algérie.

L’obligation aux  sites Web de se localiser en Algérie,  comme condition pour bénéficier de la publicité, est un facteur de protection et de sécurisation contre le piratage et les attaques étrangères.

Les développements récents dans la région ont prouvé la validité et l’exactitude de cette condition. En l’absence de règlement, un certain nombre de sites Internet algériens ont été victimes d’attaques provenant du Maroc.

Outre, le législateur algérien tient à s’occuper de ce que l’on peut appeler le crime électronique qui touche au caractère des personnes et à la sécurité et à la stabilité du pays.

Un dernier mot, monsieur le ministre :

Je vous remercie pour l’intérêt porté au secteur de la communication, et je vous encourage à interagir régulièrement avec tout ce qui permettrait de développer sa performance et de promouvoir le métier de journaliste, qui sera un outil pivot dans la construction d’une nouvelle Algérie, en réalisation du message des martyrs et des aspirations du Hirak béni.

Je saisis également cette bonne occasion pour m’adresser aux consciences et à la prise de conscience de nos honorables citoyens afin d’adhérer aux protocoles préventifs nécessaires pour faire face à l’épidémie du Coronavirus.

Il faut reconnaître désormais que ce processus se déroulera dans des circonstances difficiles et complexes, notamment en raison des répercussions de la pandémie Coronavirus sur divers domaines.

  • Rédaction 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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