La nouvelle ne manquera pas de surprendre. Surtout après les déboires qu’a connus l’ancien patron de l’ex-DRS depuis sa mise à la retraite par l’ancien président Abdelaziz Bouteflika et, plus particulièrement, depuis ses récentes démêlées avec la justice militaire. Mais il y aura toujours des gens qui verront dans la lettre que l’ancien député et, néanmoins, homme d’affaires, Mohamed Bouferrache vient d’adresser au général de corps d’armée à la retraite Mohamed Médiène dit Toufik, la confirmation de ce qui s’est dit après que celui-ci ait été officiellement acquitté, début janvier 2021, par la cour d’appel militaire de Blida et lavé de toutes les accusations qui lui avaient valu d’être condamné, avec trois de ses coaccusés, à 15 ans de prison ferme. A savoir, que cet acquittement n’est que le prélude à son “retour aux affaires”. C’est, en effet, l’objet essentiel, pour ne pas dire unique, de la missive que l’ancien député et candidat à la Présidentielle, annulée, d’avril 2019, lui a adressée ce samedi, 7 février. Mohamed Bouferrache voit en le général Toufik l’homme qui sauvera l’Algérie de tous les périls qui la guettent et de toutes les menaces qui pèsent sur ses sécurité, stabilité et pérennité en tant qu’Etat unifié. Lui rappelant son engagement continu en faveur de l’Algérie et ce, depuis 1958, dans les rangs de l’ALN et, par la suite, dans ceux de l’ANP et, depuis 1990 et jusqu’à sa mise à la retraite, en 2015, par l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, en sa qualité de patron du DRS (Département du renseignement et de la sécurité), il l’exhorte à reprendre du service: “L’Algérie a toujours besoin de votre immense expérience”, lui, a-t-il, en effet, écrit. Une expérience qui a permis, a-t-il souligné, l’éradication du terrorisme dans les années 90 et, partant, évité à notre pays de connaître le scénario libyen. Mais pas uniquement cela puisque, a-t-il ajouté dans sa missive, elle a également empêché, en neutralisant un Chakib Khelil, que l’Algérie ne sombre davantage dans la corruption. Pour mieux faire ressortir l’importance et la valeur de cette expérience, Mohamed Bouferrache s’est lancé dans une longue énumération de ce qu’il a appelé “les fléaux qui ont envahi l’Algérie (…) depuis que le DRS a été démantelé en 2015”. Et de s’interroger, à titre illustratif, sur ce qu’est “devenue la SONATRACH”. Et de citer, toujours à titre illustratif, “la corruption, les malversations, les détournements de fonds, la diplomatie chaotique et l’émigration clandestine et massive vers l’Europe”. Appelant à sa rescousse la détérioration de notre proche environnement: “toutes nos frontières sont aujourd’hui menacées”, a-t-il, en effet, écrit, et usant d’un ton direct, l’ancien député a exhorté l’ancien patron du DRS à dépasser la pénible épreuve de “(son) incarcération injuste et épouvantable” et à mettre “ses 25 années d’expérience (à la tête du DRS)” au service de l’Algérie pour, d’un côté, “lui éviter qu’elle ne s’effondre totalement” et, de l’autre, “la remettre en selle”. Une Algérie, lui a-t-il écrit, “dont vous avez toujours préservé les intérêts” et qui “a encore besoin de vos services”.
Mourad Bendris