Baladna confie à l’allemand GEA le contrat principal du plus grand projet laitier intégré au monde en Algérie

Étape décisive pour les ambitions agricoles et de sécurité alimentaire de l’Algérie, Baladna Algérie, coentreprise entre le géant agroalimentaire qatari Baladna et le Fonds national d’investissement algérien (FNI), a attribué le contrat d’ingénierie principal de son mégaprojet laitier à Adrar au célèbre cabinet allemand GEA Group AG. Ce contrat, estimé entre 140 et 170 millions d’euros, s’inscrit dans la première phase d’un complexe laitier intégré de 3,5 milliards de dollars, qui deviendra le plus grand du genre au monde une fois achevé.

Signé à Alger le 28 juillet, cet accord fait partie d’un ensemble de 14 contrats, d’un montant total dépassant les 500 millions de dollars, portant sur des technologies agricoles avancées, des systèmes d’irrigation, des structures et des services de conseil en études géotechniques, topographiques et environnementales. Ces contrats marquent le lancement opérationnel de ce qui s’annonce comme un projet agro-industriel transformateur pour l’Algérie et la région MENA.

Selon le communiqué officiel de GEA, son engagement couvre la conception et la construction de la ferme laitière et d’une usine de production de lait en poudre ultramoderne. Cela comprend des systèmes de traite automatisés, des unités de filtration membranaire, des équipements de traitement thermique, des tours d’évaporation et de séchage par atomisation, ainsi que des lignes de conditionnement automatisées. Un élément clé du projet est la construction d’une unité de séchage de 40 mètres de haut, orchestrée par les divisions Liquid & Powder Technologies et Farm Technologies de GEA, qui géreront le projet de l’élevage au conditionnement final.

« Ce projet compte parmi les commandes individuelles les plus importantes de GEA à ce jour », a souligné l’entreprise, soulignant son expérience dans la réalisation d’infrastructures laitières de grande envergure en Inde, en Chine, au Qatar et en Irlande.

Située à 90 kilomètres du centre urbain d’Adrar, la méga-ferme s’étend sur 117 000 hectares et accueillera à terme 270 000 vaches laitières. Une fois sa pleine capacité opérationnelle atteinte – prévue après 2027 –, le site devrait produire environ 100 000 tonnes de lait en poudre par an, répondant ainsi à près de 50 % de la demande intérieure algérienne pour ce produit essentiel. La construction devrait débuter début 2026, avec une production initiale prévue fin 2027.

Lors de la cérémonie de signature, Stefan Klebert, PDG de GEA, a déclaré :

« Nous sommes fiers que Baladna et le gouvernement algérien nous confient la direction de ce projet phare. Cela témoigne de notre engagement profond en faveur de la sécurité alimentaire mondiale et du développement économique régional. » Le président de Baladna, Mohamed Moutaz Al-Khayyat, a partagé ce sentiment en déclarant :

« Cet accord marque une étape stratégique dans l’accélération du projet. Nous mobilisons les expertises les plus pointues, tant nationales qu’internationales, pour garantir sa réussite.»

Le projet s’appuie notamment sur l’agrotech américaine, avec des entreprises comme Valmont Industries, spécialiste des systèmes d’irrigation à haut rendement, comme partenaires technologiques clés. De plus, la ferme sera équipée de vaches laitières à haut rendement élevées aux États-Unis, renforçant ainsi le caractère multinational de l’entreprise.

Au-delà de son envergure industrielle et de sa complexité technologique, le projet revêt une importance stratégique majeure. Il vise à réduire la dépendance de l’Algérie aux produits laitiers importés, à renforcer la souveraineté alimentaire et à créer environ 5 000 emplois directs, principalement dans la région sous-développée de l’Adrar, au sud du pays.