Dounia Filali, figure de l’opposition marocaine, dénonce Mohammed VI : le régime utilise la question du Sahara occidental pour justifier l’échec de ses politiques et détourner le peuple marocain de ses problèmes

Ahmed achour

Aperçu de la manière dont le régime utilise les tensions géopolitiques pour masquer les échecs nationaux et maintenir le contrôle

La journaliste d’opposition marocaine Dounia Filali a affirmé que la politique du gouvernement marocain envers son peuple est restée inchangée au fil des ans, malgré le déclin du Maroc dans le classement mondial sous divers aspects.

De retour sur sa chaîne YouTube après une interruption, Filali a noté que le Maroc a perdu sa position parmi les cinq premières économies africaines, tombant à la sixième place en 2024, derrière l’Afrique du Sud, l’Égypte, l’Algérie, le Nigeria et l’Éthiopie.

Filali a observé en outre une baisse du classement de la dette du Maroc, avec une augmentation significative de la dette, indiquant un certain degré de contrôle sur l’économie par diverses entités internationales. Elle affirme que la population marocaine subit le poids des politiques inefficaces du gouvernement.

Dans ce contexte, Filali a souligné la tactique du régime consistant à utiliser la question du Sahara occidental pour détourner l’attention des crises économiques et politiques et détourner les Marocains de leurs problèmes. Chaque fois que des défis internes surviennent, le régime se concentre sur le Sahara occidental, le présentant comme la question primordiale.

Le régime marocain, selon Filali, utilise la question du Sahara occidental pour discuter de « l’intégrité territoriale » et du conflit avec le Front Polisario, faisant valoir les revendications marocaines sur les territoires contestés. Quiconque s’écarte de ce récit est qualifié de « séparatiste ».

Contrairement à cette représentation, Filali a affirmé que Mohammed VI et sa famille sont les véritables séparatistes au Maroc. Elle fait référence à la déclaration de Mohammed VI d’août 2022, suggérant que les relations internationales du Maroc dépendent du soutien à sa proposition sur le Sahara occidental ou d’un référendum sur le sort du peuple sahraoui.

Filali rappelle le retrait du Maroc de l’Organisation de l’unité africaine en 1984 et sa nouvelle demande d’adhésion à l’Union africaine en 2017, à la condition de reconnaître la souveraineté de tous les États membres, y compris la République arabe sahraouie démocratique.

Elle met en avant le Journal officiel du Royaume du Maroc, numéro 6539 en 2017, qui confirme l’approbation par Mohammed VI des textes reconnaissant la République arabe sahraouie démocratique comme membre fondateur de l’Union africaine. L’article 3 met l’accent sur la défense de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de l’indépendance des États membres.

Filali a conclu que le régime marocain soit qu’il souffre de dissonance cognitive, adoptant des positions contradictoires, soit qu’il utilise la question du Sahara occidental uniquement pour apaiser les Marocains et exploiter leurs ressources et leurs richesses.

 

Share This Article