dimanche, 19 octobre, 2025

« Génération Z contre le silence du palais : le Maroc entre peur et renaissance »

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« Génération Z contre le silence du palais : le Maroc entre peur et renaissance »

Huit jours de silence. Huit jours pendant lesquels le pouvoir du Makhzen a cru que la rue s’était calmée. Mais le calme n’était qu’une illusion.
Ce samedi, la Génération Z marocaine a repris le pavé, pacifiquement, mais avec une détermination nouvelle. Des centaines de jeunes, de Casablanca à Oujda, ont scandé les mêmes mots qui résonnent désormais dans tout le pays : dignité, justice sociale, fin de la corruption.

Une génération sans chef, mais avec une voix

Née sur Discord, grandie sur TikTok, la Génération Z 212 n’a ni leader, ni parti, ni drapeau.
Elle a quelque chose de plus dangereux pour le système : une conscience collective.
Ces jeunes refusent le clientélisme, la peur et les promesses creuses.
Ils n’attendent plus les discours royaux ou les programmes gouvernementaux.
Ils votent, débattent et décident… en ligne.

C’est une révolution silencieuse : celle d’un peuple connecté qui veut enfin écrire sa propre histoire.
Le Maroc découvre un phénomène inédit : un mouvement horizontal, fluide, insaisissable — un cauchemar pour un régime habitué à contrôler les élites, pas les réseaux.

Un État qui observe… sans comprendre

Les autorités ont choisi la retenue : pas de matraques, pas de gaz, juste une présence policière discrète.
Mais derrière ce calme apparent, un malaise grandit : comment un pouvoir vertical peut-il dialoguer avec un mouvement sans tête ?
Le roi Mohammed VI, dans son dernier discours au Parlement, n’a pas prononcé un mot sur les manifestations.
Silence lourd. Calculé. Peut-être inquiet.

Car ce qui se joue aujourd’hui dépasse la rue :
c’est la crise d’un modèle politique incapable de parler à sa jeunesse autrement qu’à travers la propagande et la répression.

Le Maroc face à sa nouvelle génération

La jeunesse marocaine n’est plus la même.
Elle ne veut ni faveurs ni slogans. Elle veut des droits, des hôpitaux dignes, des écoles qui forment, un État qui écoute.
Et quand elle crie “Akhannouch dégage”, ce n’est pas seulement un homme qu’elle vise, mais tout un système d’accaparement et d’impunité.

Cette génération ne croit plus aux médiateurs. Elle se parle à elle-même, en direct, sans filtres.
C’est une révolution de la parole libre, et le pouvoir n’a toujours pas trouvé comment la faire taire.

Une épreuve pour le régime

Les manifestations de ce week-end ne sont qu’un avertissement.
Elles montrent qu’il existe un Maroc profond, jeune, frustré, mais encore pacifique.
Si le pouvoir choisit le dialogue, il peut transformer la colère en espoir.
S’il choisit le mépris, il risque d’allumer l’incendie social le plus redoutable depuis le 20 février 2011.

Le Maroc est à la croisée des chemins : entre une monarchie qui persiste à gouverner par le silence,
et une jeunesse qui refuse de se taire.

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