الاثنين 30 جوان 2025

John Bolton dénonce l’obstruction du Maroc au Sahara occidental : ni djihadistes, ni Iraniens, juste un peuple privé de ses droits

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John Bolton dénonce l’obstruction du Maroc au Sahara occidental : ni djihadistes, ni Iraniens, juste un peuple privé de ses droits

Dans une intervention rare mais sans équivoque, John Bolton, ancien conseiller à la sécurité nationale des États-Unis et l’un des principaux faucons de la politique étrangère américaine, a ravivé l’attention internationale sur le conflit du Sahara occidental en accusant ouvertement le Maroc de saboter le référendum d’autodétermination promis de longue date et de diffuser délibérément de fausses informations pour maintenir son emprise illégale sur le territoire.

Dans un entretien accordé à Otralectura.com, traduit et mis en avant par « L’Algérie maintenant », Bolton a décortiqué des décennies de manœuvres politiques de Rabat, dénonçant ce qu’il a décrit comme « une tentative systématique et calculée » visant à entraver le consensus international, à manipuler les données démographiques et à exploiter les ressources de la région sans légitimité.

« La tragédie du Sahara occidental », a déclaré Bolton, « est que des citoyens ordinaires restent bloqués dans les camps de Tindouf, non pas à cause d’impasses diplomatiques ou de menaces terroristes, mais parce que le régime marocain refuse catégoriquement de leur accorder le droit de choisir leur propre destin. »

L’opportunité oubliée : la diplomatie de l’après-guerre du Golfe

Bolton a commencé son exposé en revenant sur le début des années 1990, lorsque la dynamique de résolution de la question du Sahara occidental semblait à portée de main. Après la guerre du Golfe et l’expulsion de Saddam Hussein du Koweït, un climat politique mondial favorable au droit international et à la décolonisation a offert une occasion unique de résoudre le conflit du Sahara occidental. Sous pression, le Maroc avait initialement accepté un référendum basé sur le recensement espagnol de 1975 – une base électorale limitée et claire qui aurait pu faciliter le bon déroulement du processus électoral.

Mais selon Bolton, le Maroc a rapidement fait marche arrière, lançant une campagne calculée de retards, de manipulations et d’obstructions qui se poursuit encore aujourd’hui.

« La création de la MINURSO est le résultat direct de cette offensive diplomatique », a-t-il déclaré, « mais le Maroc n’a jamais eu l’intention de coopérer. Ils ont accepté l’idée d’un référendum juste le temps de faire traîner les choses en longueur la communauté internationale. »

De Clinton à Baker : Comment le dossier a été enterré

Bolton a ensuite critiqué l’administration Clinton, qui, selon lui, a laissé s’essouffler l’élan diplomatique américain sur le Sahara occidental. Ce n’est qu’avec la nomination de James Baker par le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, à la fin des années 1990, que la question a été relancée, pour se heurter à nouveau au rejet par le Maroc des accords de Houston, qui auraient pu jeter les bases d’une solution pacifique.

Le référendum est le fondement de la souveraineté

Au cœur de l’argumentation de Bolton se trouve sa foi inébranlable en l’autodétermination. La souveraineté, insiste-t-il, doit émaner du peuple, et non d’une décision politique ou d’une occupation militaire. Il accuse le Maroc d’avoir délibérément saboté le référendum par crainte d’une issue défavorable, privilégiant de fait la sécurité du régime au détriment du droit international.

« Les Marocains savaient très tôt que si les Sahraouis votaient librement, le résultat ne serait pas favorable à Rabat. Ils ont donc sapé le processus de l’intérieur. »

Le mensonge terroriste : une propagande fabriquée

Les propos les plus accablants de Bolton concernent peut-être son rejet des tentatives de Rabat d’associer le Front Polisario au terrorisme, à l’Iran ou à l’extrémisme islamique. Ces allégations, a-t-il insisté, sont des inventions politiques sans fondement utilisées pour s’attirer les faveurs des puissances occidentales et détourner l’attention.

« J’ai visité les camps de Tindouf il y a 30 ans. Je n’y ai vu ni djihadistes, ni marxistes, ni Iraniens. Ce sont des clichés éculés, relayés par les lobbyistes marocains. Il n’existe aucune preuve crédible. »

Ingénierie démographique et pillage des ressources

Bolton a également dénoncé la manipulation démographique pratiquée par le Maroc depuis des décennies, accusant le royaume de déplacer stratégiquement des colons marocains au Sahara occidental, en violation des normes internationales, afin de diluer la population locale et de fausser tout futur référendum.

Il a déclaré que le recensement espagnol de 1975 était le seul registre électoral légitime, condamnant les efforts du Maroc comme une « politique frauduleuse d’assimilation forcée ».

En outre, il a dénoncé l’exploitation illégale des ressources, notamment les phosphates et la pêche, comme des actes d’agression économique, menés sans le consentement du peuple sahraoui et en violation flagrante du droit international.

Lobbyistes, cartes et ambitions impériales

Bolton a également évoqué le lobbying marocain à Washington et à Bruxelles, suggérant que des milliards ont été dépensés pour façonner l’opinion publique et faire taire les critiques.

Il a relaté un incident survenu en 1997 : lors d’une visite au palais royal, il avait vu une carte représentant des revendications territoriales marocaines incluant des parties de l’Algérie et de la Mauritanie – un signe irréfutable, selon lui, des ambitions expansionnistes de la monarchie, masquées par un faux patriotisme.

L’apathie américaine et le coût du silence

Enfin, Bolton a déploré le manque de compréhension institutionnelle à Washington, où peu de législateurs saisissent pleinement les enjeux du conflit du Sahara occidental. Il a cité le sénateur James Inhofe comme l’un des rares défenseurs constants des droits des Sahraouis.

Il a conclu par un réquisitoire cinglant :

« Ce n’est pas un casse-tête juridique. Il s’agit clairement d’un cas où un peuple est privé de sa voix parce que le Maroc refuse de se défaire de son héritage colonial. »

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