À quelques heures du discours du roi Mohammed VI devant le Parlement, la jeunesse marocaine de la Génération Z a créé la surprise en rendant publique sa plateforme revendicative complète, véritable manifeste pour un Maroc nouveau fondé sur la liberté, la justice et la responsabilité politique.
Le mouvement y tient le gouvernement actuel pour responsable d’un “échec global” dans les secteurs vitaux du pays.
Ce document, intitulé « Dossier revendicatif de la jeunesse marocaine », a été élaboré à l’issue de débats et de votes ouverts sur la plateforme Discord.
La Génération Z le présente comme le fruit “d’un travail collectif basé sur la Constitution, les discours royaux et les rapports officiels, et non sur des slogans”.
Liberté et responsabilité : les premiers mots d’ordre
En ouverture, les jeunes réclament la libération immédiate de tous les détenus d’opinion et manifestants pacifiques, estimant que “la liberté d’expression n’est pas un crime”.
Ils demandent également une enquête judiciaire indépendante sur les violences ayant accompagné les récentes manifestations, ainsi que la fin de la politique sécuritaire jugée responsable d’avoir aggravé la crise de confiance entre l’État et la société.
Réformes profondes de la santé, de l’éducation et de l’économie
Dans le domaine de la santé, la Génération Z appelle à une refonte complète du système public, à l’application des recommandations de la Cour des comptes, à un plan national de santé mentale et à une révision de la tarification médicale afin de réduire les coûts pour les citoyens.
Sur le plan éducatif, les jeunes demandent l’application du cadre de la loi 51.17 selon un calendrier clair, la révision des programmes pour encourager la pensée critique et les compétences numériques, ainsi que la mise en place d’un pacte national pour l’enseignement supérieur élaboré avec la participation des enseignants et des étudiants.
Économiquement, ils plaident pour un modèle de développement productif et créateur d’emplois décents, basé sur la réforme du marché du travail, la simplification de la création d’entreprises et la lutte contre les monopoles.
Lutte contre la corruption et exigence de responsabilité politique
Le mouvement qualifie la corruption de “cancer qui ronge l’État” et exige la mise en œuvre effective des lois sur la déclaration de patrimoine, la criminalisation de l’enrichissement illicite et la publication régulière des marchés publics.
Il réclame aussi une séparation nette entre l’argent et le pouvoir, considérée comme une condition indispensable pour restaurer la confiance dans les institutions.
Politiquement, la Génération Z appelle à la démission du gouvernement, en s’appuyant sur le premier article de la Constitution qui lie responsabilité et reddition des comptes.
“L’échec dans l’éducation, la santé, l’emploi et la lutte contre la corruption est documenté par les rapports officiels eux-mêmes”, affirme le texte.
“Une génération qui croit en un Maroc meilleur”
Le document se conclut par un appel symbolique :
“À la jeunesse du Maroc, à tous ceux qui croient que ce pays mérite mieux : nous avons mis les promesses de l’État dans une main et la réalité dans l’autre, et le verdict est clair.
Nous voulons un Maroc digne de ses citoyens — ce dossier est notre carte d’espoir commune.”
