La mascarade de l’ouverture de consulats au Sahara occidental occupé par le Maroc continue. Lundi 14 décembre, la lointaine république de Haïti en a ouvert un dans la ville de Dakhla. Comme à l’accoutumée en pareils grotesques événements, l’inénarrable Nacer Bourita, ministre des affaires étrangères du royaume de M6, n’a pas manqué d’y faire le déplacement; accompagné, comme de coutume et à des fins de grossière propagande, d’une cohorte de journalistes et de caméras. Et ce, pour rapporter et diffuser à grande échelle la cérémonie officielle d’inauguration de cette soi-disant représentation consulaire de la lointaine république des Caraïbes; laquelle, en l’occasion, était représentée par son ambassadeur…au Canada.
Un fait qui, à l’instar de l’absence de toute communauté haïtienne dans cette ville du Sahara occidental occupé par le Maroc qui aurait pu justifier l’ouverture dudit consulat, n’a pas manqué d’intriguer. Et ce, pour une raison des plus logiques: le plus habilité à prendre part à cette cérémonie/mise en scène n’étant pas, en effet, l’ambassadeur de Haïti au Canada mais celui en poste à Rabat. Mais le problème, c’est que la lointaine république des Caraïbes n’y en a pas. Et comment pouvait-elle en avoir alors que jusqu’au 12 du mois en cours, soit deux jours avant la mascarade de Dakhla, elle n’avait même pas d’ambassade au Maroc? Une analyse sommaire de tous ces faits tend à accréditer l’idée d’une grossière mise en scène concoctée par le Makhzen visant, tout à la fois, à faire accroire à l’opinion publique internationale qu’un nombre croissant de pays reconnaît sa souveraineté sur le Sahara occidental, et à donner un habillage réglementaire à l’ouverture du « consulat” de Dakhla: ladite mise en scène aurait été, en effet, trop évidente si l’ouverture dudit “consulat” n’avait pas été précédée de celle – toute formelle et ce, comme l’atteste la non désignation d’un ambassadeur à sa tête – d’une ambassade à Rabat. Outre le fait qu’elle révèle l’entêtement du Makhzen à aller à contre-courant du sens de l’histoire et ce, en perpétuant des pratiques colonialistes d’un autre âge que le royaume sur lequel trône, depuis un peu plus de vingt années maintenant, M6, avait pourtant subies dans son histoire récente, cette grossière mise en scène pose également, et une nouvelle fois, la lancinante question de son impunité à ne pas se conformer à la légalité internationale.
Une pratique condamnable, et maintes fois condamnée, qu’il partage avec l’entité sioniste avec laquelle il vient de normaliser ses relations. N’est-ce pas dans cette proximité – hier, tenue secrète et aujourd’hui, publiquement dévoilée – que réside le secret de cette impunité? Tout l’indique…
- Mourad Bendris