Le président de la République est rentré au pays depuis presque 48 heures maintenant. Abdelmadjid Tebboune n’était pas en voyage d’agrément à l’étranger. Il s’y était rendu pour des raisons de santé. Et des plus sérieuses comme l’atteste la longueur de son séjour médical en Allemagne. Dans les traditions du peuple algérien, la maladie – comme la mort, d’ailleurs – transcende les différends entre les individus et les familles. Quelquefois, elle peut même être à l’origine d’une réconciliation entre des personnes, ou des familles, que des différends, futiles ou sérieux, ont séparées; dans certains cas, depuis de nombreuses années. Si ces traditions continuent d’être largement respectées dans notre société, elles le sont, en revanche et malheureusement, beaucoup moins dans les mondes politique et associatif nationaux. Depuis le retour du président Tebboune, les seuls messages – de satisfaction quant à ce retour et de prompt guérison – en émanant qui lui ont été adressés, provenaient, en effet, de responsables de partis et de chefs d’associations de la société civile du – ou proches – des mouvances nationalistes et islamistes. Du côté de la mouvance dite démocratique, c’est, malheureusement, le silence total. Ou presque. Une attitude qui est vraiment à regretter. Pas uniquement pour le non respect, par les responsables des partis et associations s’y inscrivant et par les personnalités s’y reconnaissant, des traditions existantes, mais pour la confusion – que leur attitude suggère – qui semble exister dans leur esprit entre “l’adversaire politique” et “l’ennemi politique”. Ils peuvent voir en Abdelmadjid Tebboune un “adversaire politique”, c’est leur droit le plus absolu, mais ils n’ont aucunement le droit de voir en lui un “ennemi politique”. Et ce, pour deux raisons essentielles: la première est que, dans un système politique basé sur la pluralité des opinions et des visions, la notion “d’ennemi politique” ne peut exister. Bien mieux, elle en est totalement bannie. Et la seconde, qu’il est le président régulièrement élu de tous les Algériens. A quelques heures de la nouvelle année 2021, il reste à souhaiter que cette indélicatesse à l’égard du premier magistrat du pays et cette entorse à une tradition des plus positives de notre société soient rapidement corrigées…
Mourad Bendris