Le Makhzen attaque une entreprise espagnole après la publication d’une carte du Sahara occidental séparée du Maroc

Le régime du Makhzen poursuit son intensification de la campagne contre toute représentation reflétant la réalité géographique et politique du Sahara occidental. Cette fois, les attaques ont visé l’entreprise espagnole Glovo, une plateforme numérique de livraison de repas, après l’adoption d’une carte conforme au droit international, désignant le territoire par son véritable nom : Sahara occidental.

Selon le journal espagnol El Independiente, la décision de Glovo a suscité une vive colère à Rabat, l’application ayant séparé le Sahara occidental du Maroc sur la carte. Le journal explique que cette colère n’est pas une simple réaction à une mise à jour technique, mais plutôt parce qu’elle nous rappelle la réalité du statut juridique du territoire, que le droit international considère comme un territoire non autonome sous occupation marocaine depuis 1975.

Dans ce contexte, le journal a souligné l’état de panique qui s’empare du régime marocain dès que le nom du Sahara occidental, son drapeau ou des cartes reflétant la réalité juridique et historique de la région apparaissent. Selon le journal, cette panique n’est pas un problème purement technique, mais reflète plutôt une peur politique persistante, le régime cherchant à imposer un récit contraire aux faits historiques et au droit international.

Ce n’est pas la première fois que le Maroc fait chanter une entreprise espagnole. En août 2023, Alsa a subi un incident similaire. Le drapeau et le nom du Sahara occidental, conformément au droit international, sont apparus dans un menu déroulant du formulaire requis pour se connecter au Wi-Fi en vol.

De même, le programme météorologique européen Copernicus a récemment modifié sa carte, séparant le territoire du Maroc par une ligne pointillée. Le service de surveillance atmosphérique du programme a précisé que le problème technique, qui affectait également l’agence météorologique espagnole, était actuellement en cours de résolution.

De son côté, la Cour de justice de l’Union européenne a réaffirmé en octobre 2024 le statut « séparé » et « distinct » du Sahara occidental par rapport au Maroc. L’écrivaine et journaliste espagnole Victoria García Correra a également souligné cette question, soulignant que les cartes légitimes du Maroc sont celles reconnues par les Nations Unies, et non les cartes expansionnistes que le régime marocain cherche à imposer.

Dans son article publié sur la plateforme « N’oubliez pas le Sahara occidental », Correra a critiqué les politiques expansionnistes menées par le Maroc depuis 1975, décrivant la prétendue « carte élargie » comme une simple extension d’un projet d’occupation en contradiction avec les principes anticoloniaux promus par le Maroc dans son discours officiel.

La journaliste a également établi un lien entre les orientations officielles imposées à l’opinion publique marocaine par le biais des programmes scolaires, des médias et de la diplomatie, et les faits sur le terrain établis par la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO). Cette mission, reconnue internationalement, établit une distinction claire entre le Maroc et le Sahara occidental, affirmant que le territoire bénéficie d’un statut juridique de région non autonome en attendant la tenue d’un référendum pour déterminer son sort conformément à son droit à l’autodétermination.