jeudi, 27 novembre, 2025

Le Makhzen… quand un État se transforme en “agence de services” chargée de blanchir l’armée du génocide

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Le Makhzen… quand un État se transforme en “agence de services” chargée de blanchir l’armée du génocide

Au moment où le peuple palestinien continue de recueillir les corps de ses proches sous les décombres de Gaza, et alors que les crimes de l’occupation sont documentés quotidiennement par images et témoignages, le régime du Makhzen décide de participer à un colloque militaire organisé par l’armée israélienne. Une démarche qui ne peut être décrite que comme une chute morale et politique retentissante, un dérapage choquant par rapport à toute obligation arabe, humaine ou juridique. Il ne s’agit pas d’une simple participation protocolaire, mais d’un engagement clair dans une opération de blanchiment d’une armée accusée de génocide, selon la qualification de nombreuses organisations internationales et onusiennes, et qui continue à affamer les civils, bombarder les hôpitaux, et pratiquer la torture et le viol contre les prisonniers palestiniens.

Ce qu’a fait Rabat ne peut être interprété autrement que comme un alignement éhonté avec les bourreaux contre les victimes. La participation du Maroc à ce colloque constitue une violation flagrante de ses engagements internationaux, en tant qu’État signataire des Conventions de Genève et de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de 1948. Là où les États sont tenus de sanctionner les criminels et de défendre le droit international, le Makhzen choisit d’offrir une tribune à une armée cherchant à se “normaliser”, comme si le sang palestinien n’était qu’un détail négligeable dans ses calculs.

Ce colloque n’a d’ailleurs jamais caché ses objectifs : l’armée israélienne veut “réhabiliter” son image après deux années de massacres. Elle veut une plateforme internationale pour présenter ses opérations sanglantes comme des actions militaires “professionnelles”. Et le Makhzen, malheureusement, se porte volontaire pour contribuer à cette mission ignoble, donnant à l’occupation un certificat de respectabilité au moment même où les enquêtes internationales s’accumulent contre elle.

Le plus grave encore est que le Maroc est le seul pays arabe à participer à cette rencontre. Non pas parce que les autres États ont un bilan irréprochable, mais parce qu’ils ont au moins compris que s’afficher militairement aux côtés de l’occupation au cœur d’une période d’extermination constitue une honte historique. Mais le Makhzen, déconnecté depuis longtemps de toute boussole morale ou politique, prouve une nouvelle fois qu’il ne gouverne pas selon la volonté de son peuple, mais selon la logique des appareils, du marchandage et des jeux d’influence.

La volonté populaire marocaine est claire et sans ambiguïté : refus total de la normalisation, rejet encore plus ferme de toute coopération militaire ou sécuritaire avec l’occupation, et soutien indéfectible au peuple palestinien dans sa lutte pour la liberté et l’autodétermination. Mais le Makhzen persiste à ignorer la voix de son peuple, façonnant sa politique extérieure selon les intérêts des structures de pouvoir plutôt que ceux de la nation.

La participation du Maroc à ce colloque n’est pas une simple erreur politique ; c’est une tache indélébile, une trahison de l’éthique que le peuple marocain défend, et une insulte plus grande encore aux victimes palestiniennes dont on tente aujourd’hui de blanchir le sang. Lorsqu’un État choisit d’accorder une forme de légitimité à une armée qui enterre des familles entières sous les ruines, il ne se contente pas de trahir ; il devient complice, même symboliquement, de la barbarie.

La BDS a dit ce qu’il fallait dire : un retrait urgent et immédiat s’impose, ainsi qu’une révision profonde de ces politiques qui ne respectent ni le droit, ni la morale, ni la volonté du peuple marocain. Les forces vives du pays – syndicats, associations, partis, organisations de défense des droits humains – doivent passer de la dénonciation à l’action pour endiguer cette dérive dangereuse, empêcher que le Maroc devienne une plateforme de communication au service de l’armée d’occupation, et défendre la dignité des Palestiniens.

En attendant, une question demeure suspendue au cou du Makhzen :
Combien de sang vous faudra-t-il encore pour cesser de blanchir ceux qui le versent ?

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