Le Maroc se trouve aujourd’hui au bord d’un tournant historique qui pourrait redessiner son avenir politique. Les événements qui s’accélèrent — des manifestations menées par la jeunesse de la «Génération Z» aux rumeurs persistantes sur la dégradation de la santé du roi Mohammed VI — révèlent la profondeur d’une crise qui mine un régime délégitimé depuis des années. Un roi absent depuis longtemps, laissant son peuple sombrer dans la pauvreté et la corruption, alors que le palais s’enferme dans des luttes internes et une guerre de succession prématurée.
Les informations relayées par divers cercles médiatiques et observateurs politiques évoquent un état de santé fragile du monarque, ainsi que des rivalités féroces au sein de la famille régnante et des services de renseignement autour de la question de la succession d’un trône qui a perdu tout éclat. Ces éléments ouvrent la voie à des scénarios inquiétants : un vide politique en cas d’incapacité ou de disparition du roi, une lutte sanglante pour le pouvoir entre les clans du régime, ou encore des ingérences étrangères — notamment de la part de la France et de l’entité sioniste — pour protéger un système en déliquescence, dont la survie repose uniquement sur des alliances suspectes qui traduisent la mise sous tutelle du pays.
Cependant, la crise marocaine ne se résume pas à l’état de santé du souverain. C’est une crise structurelle d’un État transformé en propriété privée de la famille royale. Une crise de confiance généralisée entre un peuple et des institutions réduites à de simples façades d’un pouvoir absolu. Gouvernement impuissant, élites corrompues, et un «Makhzen» qui ne connaît d’autre méthode que la répression face aux mouvements populaires. Tout cela renforce la légitimité de la rue en révolte, qui ne voit plus dans le système qu’un fardeau pour son avenir.
L’insurrection de la jeunesse n’est pas un simple mouvement social passager, mais bien l’expression d’une génération entière qui refuse d’être sacrifiée sur l’autel de la corruption et de l’autoritarisme. Leurs slogans pour la dignité et la justice redéfinissent la politique au Maroc et placent le régime face à la question centrale de la légitimité, question à laquelle il a toujours esquivé de répondre. Car la répression, aussi brutale soit-elle, ne peut plus faire taire des voix qui s’élèvent désormais des villes, des quartiers et des campagnes marginalisées.
Le Maroc de l’après-Mohammed VI pourrait se trouver devant une alternative cruciale : soit la mort ou l’incapacité du roi ouvre la voie à la naissance d’un véritable État populaire, transparent et fondé sur des institutions solides, soit le pays sombre dans un chaos généralisé si le régime persiste à répondre par la violence au soulèvement citoyen. Dans tous les cas, le Maroc ne sera plus le même. Cette fois, ce n’est plus le palais qui détient l’initiative, mais bien la rue qui a repris son destin en main.
C’est une séquence historique qui s’écrit, et qui pourrait marquer soit la fin du Makhzen, soit la naissance d’un nouveau Maroc. Un avenir porté par une jeunesse déterminée, qui ne craint plus la répression et refuse de céder au chantage de l’autorité. Leur message est clair : aucun retour en arrière n’est possible.