الأربعاء 07 ماي 2025

Le paludisme est-il signe d’une nouvelle crise sanitaire en Algérie ? : le Pr Kamel Senhadji répond à Dzair-Tube

Published on:
By: dzairtube
Le paludisme est-il signe d’une nouvelle crise sanitaire en Algérie ? : le Pr Kamel Senhadji répond à Dzair-Tube

Alors que l’Algérie enregistre toujours des cas de Coronavirus, le paludisme défini par la plupart des scientifiques comme étant « un parasite » refait surface dans le Sud algérien.

Selon le dernier bilan rapporté, hier jeudi, par la Radio francophone étatique, 1100 cas de paludisme ont été officiellement recensés en Algérie. Cette pathologie a coûté la vie à deux personnes à Tamenrasset, tandis qu’une autre victime a été déplorée à Djanet, dans la wilaya d’Illizi, a indiqué la même source.

Face à la complexité des faits, notamment dans un contexte de crise sanitaire engendrée par la Covid-19, les inquiétudes se multiplient quant à la réapparition du paludisme en Algérie. Comme rapporté par le quotidien francophone « Liberté », les députés des wilayas du grand Sud algérien ont tiré la sonnette d’alarme sur cette question « via une correspondance adressée au premier ministre ». Dans ce document dont le contenu relayé par ledit journal,  les élus  ont exprimé leur crainte « d’une nouvelle crise sanitaire » pouvant s’ajouter à celle du Coronavirus. De ce fait, beaucoup sont censés se poser la question suivante : le paludisme est-il signe d’une nouvelle crise sanitaire en Algérie ? 

Dans un entretien accordé à Dzair-Tube, le Pr Kamel Senhadji, président de l’Agence nationale de sécurité sanitaire en  Algérie n’a pas fait part de crainte quant à la réapparition de cette pathologie qu’il définit comme étant « un parasite ».

« Ça m’étonnerai qu’on parle d’une seconde crise sanitaire, puisque les modes de transmission ne sont pas comparables à celle du Coronavirus », a-t-il dit, en expliquant qu’ « il y a bien un intermédiaire entre deux ou plusieurs individus infectés qui est le moustique ».

Pour  lui la situation « n’est pas vraiment inquiétante » et ne pousse pas à penser à « un départ d’une vaste épidémie ». Certes, a-t-il estimé « les gens ont le droit de s’inquiéter vu qu’il y a plus de 1000 cas de malaria ». « Ceci vient  dans le contexte d’une situation épidémiologique que connait le pays depuis des mois, mais le cas actuel ne suscite pas autant de d’inquiétudes vu que le traitement est déjà disponible dans les établissements sanitaires », a rassuré le Pr Kamel Senhadji.

Comment importer autant de cas de paludisme sachant que les frontières sont fermées depuis une bonne période ?

L’importation de la pathologie n’est pas uniquement d’origine  humaine, selon le Pr Kamel Senhadji. Même au moment ou les frontières sont fermées le paludisme pourrait faire apparition du fait de  l’envahissement des moustiques nourris du germe de ce parasite en provenance de d’autres pays.

« Le paludisme est transmis à l’homme par la piqûre d’un moustique femelle, du genre Anophèles, lui-même infecté après avoir piqué un homme impaludé, la femelle en prenant le repas de sang nécessaire à sa ponte, injecte le parasite à son hôte »,  a expliqué le président de l’Agence nationale de sécurité sanitaire, en précisant que l’importation du parasite ne peut être  interhumaine que « dans le cas d’une « transfusion sanguine, autrement dit un don de sang entre deux personnes dont l’une est porteuse de pathologie ».

Ou alors, il existe un autre cas qui fait que la transmission soit de nature humaine, c’est la  transplantation d’organe. « la greffe peut aussi être à l’origine d’une transmission du parasite. Si on prélève un organe pour le transplanter chez une personne qui en a besoin et que le donneur est infecté, là l’organe prélevé peut à son tour contaminer le receveur, mais sinon il n’y a que le moustique Anophèles qui peut transmettre l’infestation », a-t-il souligné.

L’Algérie a déjà pu contenir la propagation du paludisme :

Il y a un an, l’Algérie avait été certifiée « exemptes de paludisme » par l’Organisation mondiale de la santé, a tenu à signaler le Pr Kamel Senhadji lors de l’entretien accordé à Dzair Tube.

« Il est bon à savoir que depuis une année, il y a une bonne prise en charge des cas de paludisme en Algérie, chose reconnue même par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) », a-t-il précisé.

Selon l’OMS cette reconnaissance est attribuée  «lorsqu’un pays démontre avoir interrompu la transmission autochtone de la maladie pendant au moins trois années consécutives ».

«L’Algérie et l’Argentine ont éliminé le paludisme grâce à l’engagement sans faille et à la persévérance des populations et des dirigeants des deux pays», avait déclaré en mai 2019 le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS qualifiant le combat qu’avaient remporté les deux pays contre la malaria de « succès servant de modèle pour d’autres pays qui s’efforcent de mettre une fin à cette maladie une fois pour toutes ».

« Le succès remporté par la suite par l’Algérie dans la lutte contre la maladie peut être attribué principalement à la présence de personnels de santé bien formés, à la fourniture de services de diagnostic et de traitement du paludisme dans le cadre de soins de santé universels et à une riposte rapide aux flambées épidémiques. Tous ces facteurs ont permis au pays d’atteindre – et de maintenir – zéro cas de paludisme. », affirmait l’OMS.

  • Assia.T

 

 

 

 

Lien permanent : https://dzair.cc/bji2 Copier