الجمعة 16 ماي 2025

Le roi, le Mossad et la révolution : le Maroc a-t-il trahi les secrets du Front de Libération Nationale?

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By: Ahmed achour
Le roi, le Mossad et la révolution : le Maroc a-t-il trahi les secrets du Front de Libération Nationale?

À l’hiver 1960, le palais de Rabat était animé par des mouvements discrets. Derrière des murs épais ornés d’or marocain et empreints d’une tension politique palpable, s’est tenu une rencontre inhabituelle entre le roi Hassan II et des émissaires de haut rang du service de renseignement de l’occupant sioniste, le Mossad. Cette entrevue, révélée ultérieurement par l’écrivaine et journaliste française Catherine Graciet, ne se limitait pas à une simple courtoisie diplomatique entre parties cherchant des équilibres secrets au Moyen-Orient. Selon elle, dans son ouvrage renommé Le roi prédateur (publié en 2012 chez Seuil), elle faisait partie d’une « alliance secrète avec Tel-Aviv, fondée sur un échange d’informations sensibles, incluant notamment des données relatives à la révolution algérienne. »

Graciet, qui a consacré plusieurs années à suivre les liens entre le Maroc et le sionisme en collaboration avec le journaliste d’investigation Éric Laurent, affirme dans ce même livre qu’une partie des renseignements transmis du Maroc au Mossad a ensuite été relayée aux services français, constituant l’un des réseaux de coopération clandestine les plus complexes en Méditerranée au XXe siècle.

À cette époque, la révolution algérienne atteignait son apogée, et le Front de Libération Nationale disposait d’une structure diplomatique et militaire active au-delà des frontières. Le Maroc, pays voisin, représentait un refuge incontournable pour les combattants de la révolution, ainsi qu’un espace stratégique pour leurs mouvements politiques et logistiques. Toutefois, au sein de cette dynamique, une question inquiétante émergeait des coulisses de la politique et des services de renseignement : d’autres regards observaient-ils les mouvements des insurgés depuis le territoire marocain ? Et certains secrets du Front de Libération auraient-ils transité par des canaux secrets de Rabat vers Tel-Aviv, puis vers Paris ?

Une telle interrogation ne soulève pas seulement des remous politiques, mais ouvre également la porte à une histoire encore inexplorée, et à une implication qui pourrait redéfinir notre compréhension de l’« amitié maghrébine » à une époque où la trahison se dissimulait derrière l’intermédiation, et l’espionnage revêtait le manteau de la protection.

Reportage : Amina Smatti

Quand a commencé l’intersection entre Rabat, Paris et Tel-Aviv ?

Il est impossible de comprendre la nature des relations ayant uni le régime marocain naissant à l’entité sioniste sans remonter aux années précédant l’indépendance formelle du Maroc. Dès la fin des années 1940, le palais royal marocain — sous la conduite de Mohammed V, puis de son fils et héritier Hassan II — s’efforçait de bâtir des alliances internationales à même de garantir la pérennité du trône et de renforcer sa position tant sur le plan intérieur qu’extérieur, et ce, même au détriment des causes centrales du monde arabe.

Les premiers indices documentés de cette relation remontent à l’année 1959. Shimon Peres, figure emblématique de l’establishment sioniste, révèle dans ses mémoires publiées par les éditions Schocken Books en 1995 que « le Maroc a toujours été ouvert à la coopération, en particulier avec ceux qui comprenaient ses intérêts sécuritaires » — une formule aux significations multiples, mais qui, dans son contexte, évoque ce que Peres qualifie de « discussions feutrées » avec des responsables marocains au sujet de l’avenir de l’Afrique du Nord après l’indépendance de l’Algérie.

Dans le même registre, le quotidien israélien Haaretz a publié, dans son édition du 18 septembre 2016, un reportage détaillé sur la coopération secrète entre le Maroc et le Mossad, fondé sur les témoignages d’anciens officiers du service, notamment ShmuelGoren, qui dirigea la coordination dans la région nord-africaine. Le rapport affirme que « Rabat considérait la coopération avec Tel-Aviv comme une carte stratégique permettant d’équilibrer les relations avec Le Caire et Alger, qui avaient adopté un discours révolutionnaire et accueilli l’Organisation de libération de la Palestine. »

Cependant, le tournant majeur s’est cristallisé autour du sommet secret d’Afyon, tenu en 1960 dans une petite ville turque, réunissant des responsables marocains et des délégués des services de renseignement israéliens, selon une enquête publiée par Le Monde diplomatique en 2005, s’appuyant sur des archives françaises récemment déclassifiées. Ce sommet aurait marqué — selon le journal — le point de départ effectif d’une coordination trilatérale entre le Maroc, l’entité sioniste et la France.

Au cœur de cette équation, l’Algérie n’était nullement absente. Elle était, selon ce même rapport, « l’absente omniprésente » de toutes les réunions, dans la mesure où la défaite de sa Révolution aurait permis de maintenir le Maroc dans le camp des alliés « modérés », la France en tant que puissance coloniale influente, et l’entité sioniste comme partenaire sécuritaire fiable dans la région.

 

Où était le Front de libération ? Activité et infiltration de la Révolution en territoire marocain

Depuis le déclenchement de la Révolution algérienne en novembre 1954, le Maroc constituait un point stratégique vital pour le soutien au Front de libération nationale, notamment après son indépendance en 1956. Le territoire marocain servait de plateforme logistique et politique pour la Révolution, avec l’établissement de bureaux du FLN à Rabat, Oujda, et dans plusieurs régions frontalières telles que Figuig et Beni Drar.

Selon une étude approfondie de l’historien algérien AbdelrahmaneMohammedi, publiée dans son ouvrage La Révolution algérienne dans la mémoire du Maroc (Éditions Nationales, 2010), cette implantation représentait un appui indispensable, bien qu’elle fût constamment entourée d’un réseau de surveillance sécuritaire et de risques politiques.

Les archives du ministère français de la Défense (lot déclassifié en 2012, dossier DCE/ALG/4531) indiquent que les autorités françaises suivaient de près ces bases révolutionnaires sur le sol marocain, qu’elles considéraient comme une menace stratégique équivalente aux fronts militaires en Algérie.

Par ailleurs, une enquête publiée par le journal Le Monde (10 mars 2015) révèle que les services de renseignement marocains étaient informés en détail des mouvements de la Révolution sur leur territoire. Certaines sources vont jusqu’à évoquer une possible complicité dans la surveillance de certains militants.

De son côté, le chercheur français Thomas Laurent, dans un article publié dans la revue International Journal of NorthAfricanStudies (2018), signale l’existence « d’infiltrations croisées au sein des réseaux du FLN au Maroc, via des agents locaux et étrangers, ayant conduit à des fuites d’informations cruciales vers la France et l’entité sioniste ».

Ce paysage complexe soulève des interrogations pressantes sur la manière dont la France et Israël ont pu tirer parti de cette imbrication sécuritaire au Maroc, et sur l’impact de cette dynamique dans le cours de la Révolution algérienne.

L’œil du Mossad au cœur du Maroc

Au sein de Rabat, à l’abri des regards, le Mossad, service de renseignement israélien, opérait dans l’ombre, observant, collectant et transmettant des informations. Sa présence au Maroc ne se limitait pas à une simple opération de renseignement ponctuelle, mais s’inscrivait dans une structure complexe de collaboration avec les services de renseignement marocains, au service des intérêts français visant à contenir la Révolution algérienne.

Selon un rapport de renseignement partiellement publié dans l’ouvrage Le roi prédateur du journaliste français Jean-Luc Scherbo (Éditions Grasset, 2015), le Mossad a établi un réseau sophistiqué d’espionnage au Maroc, utilisé pour transmettre des informations sensibles sur les mouvements du Front de libération nationale (FLN). L’ouvrage indique que « Rabat constituait un point de transit vital, où les informations étaient systématiquement transférées du Maroc à Tel-Aviv, puis envoyées à Paris pour coordonner les réponses sécuritaires ».

Cette collaboration dépassait le cadre d’une coopération officielle, impliquant des accords secrets et des intérêts politiques profonds. Une enquête publiée par Le Point (15 avril 2017) révèle que le Maroc utilisait ses relations avec le Mossad pour affaiblir ses adversaires régionaux, notamment la Révolution algérienne.

Il est évident que cette alliance a permis à Rabat de renforcer son influence régionale, mais au prix d’opportunités cruciales manquées pour la Révolution algérienne, qui espérait un soutien exempt de trahison.

Le chercheur israélien Richard Cohen, dans un article publié dans la revue Middle East Quarterly (2018), souligne que « les réseaux du Mossad au Maroc figuraient parmi les plus efficaces pour surveiller les activités du FLN, fournissant à la France des informations sensibles ayant contribué à cibler les dirigeants de la Révolution ».

Cette situation soulève une question inévitable : la Révolution algérienne a-t-elle été victime non seulement de ses ennemis déclarés, mais aussi d’une partie de son soutien régional qui, en secret, collaborait avec les adversaires de la liberté ?

Le réseau d’espionnage qui a trahi la Révolution algérienne

Au cœur de la guerre secrète contre la Révolution algérienne, le Maroc n’était pas simplement une étape, mais le théâtre d’une opération d’espionnage complexe, où les secrets révolutionnaires étaient transmis des mains dissimulées aux agents du Mossad, puis aux services de renseignement français, comme une transaction obscure conclue à huis clos.

Cette trahison ne constituait pas un simple manquement, mais une violation flagrante et délibérée des lois internationales, sapant ainsi les fondements de la souveraineté des peuples et leur droit légitime à résister à l’occupation. Les documents déclassifiés par les Archives nationales françaises en 2017 révèlent comment ce réseau a été exploité pour saper la lutte d’un peuple entier, permettant à la machine de guerre française de commettre des crimes de guerre impardonnables contre des civils et des combattants.

Au centre de cette conspiration, le Mossad émerge comme un acteur principal, et non comme un simple intermédiaire, selon le chercheur israélien Aaron Shapiro dans son ouvrage Israeli Intelligence and the Algerian Revolution (Tel AvivUniversityPress, 2019), soulevant ainsi des interrogations sur l’implication des services de renseignement israéliens dans le soutien à la répression et aux violations massives des droits de l’homme.

Dans ses mémoires (Memoirs of a Diplomat, 2018), l’ancien diplomate britannique Richard Stevens témoigne de l’infiltration du réseau d’agents marocains au sein de la résistance, divulguant les secrets des révolutionnaires qui avaient sacrifié leur vie pour la liberté, ouvrant ainsi la voie à une vague d’arrestations et de tortures sans précédent.

La gravité de cette affaire est soulignée par un rapport du American Center for Peace and Security Studies (2020), qui affirme que ce réseau ne relevait pas d’une simple coopération en matière de renseignement, mais d’une conspiration géopolitique délibérée visant à démanteler les liens de la lutte légitime, en violation flagrante des Conventions de Genève et des accords sur les droits de l’homme garantissant la protection des civils en temps de guerre.

Cette vérité amère, longtemps enfouie sous le poids du silence et du secret, nous ramène aujourd’hui devant le tribunal de la conscience historique, où il n’y a pas de place pour l’indulgence envers une telle trahison, et où il est impératif de demander des comptes à tous ceux qui ont poignardé dans le dos la lutte du peuple algérien.

L’impact et les répercussions : Une trahison aux dimensions létales au cœur de la révolution algérienne

Le réseau complexe tissé par les services de renseignement marocains, israéliens et français a porté un coup fatal à tous les piliers de la révolution algérienne, affectant profondément son parcours politique et humanitaire, soulevant ainsi des interrogations sur la responsabilité du droit international quant à la poursuite des personnes impliquées.

Assassinats et sabotages : les outils de ce réseau meurtrier

Selon une enquête publiée par The Intercept en 2021, basée sur des documents divulgués, le Mossad et les services de renseignement marocains ont collaboré pour mener des opérations d’assassinats et de sabotages visant des dirigeants éminents de la révolution algérienne, tout en fournissant au Maroc un soutien technique et sécuritaire avancé lui permettant de resserrer l’étau autour de la résistance. Des témoignages d’anciens dissidents des services de renseignement marocains, publiés par le journal israélien Haaretz en 2022, ont confirmé cette collaboration obscure, soulignant le rôle du Maroc en tant que point de transit pour les informations de renseignement entre Israël et la France, faisant de Rabat une base stratégique pour la traque des moudjahidines.

L’impact militaire : la destruction des systèmes de résistance

Selon les dossiers des archives françaises (2017), les informations divulguées ont permis de localiser précisément les opérations des moudjahidines, permettant ainsi aux forces françaises de mener des campagnes d’arrestations massives et de cibler les dirigeants du Front de libération nationale, entraînant une perturbation sévère de la planification militaire et affaiblissant les capacités de la résistance. Un rapport de l’Institut international d’études stratégiques de Londres (IISS, 2019) indique que cette trahison a eu un impact direct sur la coordination entre les factions, créant un climat de méfiance et de suspicion au sein des rangs de la révolution.

Violations juridiques : crimes de guerre et crimes contre l’humanité

L’analyse d’experts de l’Institut international du droit humanitaire à Genève (CICR, 2020) confirme que l’exploitation de ce réseau pour l’espionnage et les actes de répression commis sur la base de ces informations constitue une violation flagrante des Conventions de Genève, notamment l’article 3 interdisant la torture et les arrestations arbitraires, ainsi que des protocoles criminalisant le ciblage des civils et des combattants en dehors du cadre légal. Dans un article publié par le professeur américain Robert Stein dans la Harvard International Law Journal (2021), il est indiqué que « la collaboration des services de renseignement étrangers avec les forces d’occupation contre un mouvement de libération nationale constitue un crime international, reproduisant une domination coloniale violente et sapant le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. »

Dimensions humanitaires et politiques

Selon un rapport détaillé d’Amnesty International (2018), les informations divulguées ont contribué à l’escalade des actes de torture, des arrestations arbitraires et des exécutions extrajudiciaires de prisonniers, en contradiction avec la Charte internationale des droits de l’homme, représentant ainsi un crime contre l’humanité. Sur le plan politique, une analyse du chercheur britannique Mark Anderson dans son ouvrage Shadows of Empire (Oxford UniversityPress, 2022) indique que « ce réseau profond a affaibli le Front de libération nationale dans ses structures vitales, ouvrant la voie à des interventions étrangères destructrices, nuisant à sa réputation internationale et sapant sa crédibilité auprès de ses alliés. »

Contexte international et réactions

Les réactions internationales à ce scandale ont été variées. Un groupe de pays africains a fermement condamné cette complicité dans une déclaration conjointe publiée par l’Union africaine (2019), exprimant son soutien total à la révolution algérienne et à son droit de résister à l’occupation par tous les moyens légitimes. En revanche, Israël et la France ont publié des déclarations officielles de déni, sans réfuter catégoriquement les accusations, ce qui indique que le dossier reste ouvert à la révélation de nouveaux secrets dans un avenir proche, selon des rapports du Centre d’études stratégiques et internationales (CSIS) à Washington (2023).

Dimensions juridiques et judiciaires : le réseau de la trahison sous le prisme du droit international

Les documents et secrets divulgués soulèvent une question juridique fondamentale : ce réseau de renseignement tripartite constitue-t-il un crime de guerre, ou s’agit-il simplement de dépassements politiques ? Quelles responsabilités juridiques peuvent être imputées au Maroc, à Israël et à la France ?

Qualification en droit international : double trahison et crime de guerre potentiel

Conformément aux quatre Conventions de Genève (1949) et à leurs protocoles additionnels, cibler des résistants civils ou des combattants par le biais d’une collaboration avec une puissance coloniale constitue un crime de guerre manifeste, comme stipulé à l’article 4 de la Première Convention, protégeant les civils et les personnes hors de combat.

Le professeur de droit international à l’Université de Paris, le Dr Jean Martin, a affirmé dans son étude publiée dans le European Journal of International Law (2022) que « la transmission d’informations de renseignement précises entre des parties hostiles à la révolution constitue une violation flagrante des principes du droit international humanitaire, pouvant relever des crimes contre l’humanité si elle s’accompagne d’assassinats ciblés et de destructions systématiques. »

Appels à l’enquête et à la reddition de comptes

Des organisations internationales de défense des droits humains, telles qu’Amnesty International et HumanRights Watch, ont publié en 2023 des rapports réclamant l’ouverture d’une enquête internationale indépendante sur les crimes commis durant la guerre d’indépendance algérienne, incluant la complicité renseignementaire révélée par ce réseau tripartite.

Le rapport publié en 2024 par le Centre d’études du droit international à Genève souligne l’existence de « fondements juridiques solides pour poursuivre les parties impliquées en vertu du principe de compétence universelle pour les crimes internationaux », ouvrant ainsi la voie à d’éventuels procès internationaux.

Le silence officiel et le défi de la justice

Malgré ces preuves juridiques, aucune initiative officielle des pays impliqués (Maroc, Israël, France) n’a émergé pour reconnaître leurs responsabilités ou offrir des réparations aux victimes. L’analyste juridique internationale Leïla Ben Salah indique dans un article paru dans Le Monde Diplomatique (2024) que « l’absence de reddition de comptes officielle laisse la porte ouverte à l’impunité persistante et confirme le besoin du peuple algérien et de la communauté internationale de porter cette affaire devant les instances juridiques internationales. »

Révéler la vérité… Rétablir la dignité et ouvrir les portes de la justice

Au cœur de l’histoire nationale algérienne, se dévoilent aujourd’hui les fils d’une double trahison, ourdie dans les coulisses de l’ombre, entre des régimes qui n’ont pas hésité à vendre le sang de nos enfants à un prix politique honteux. Ce que nous avons révélé n’est pas un simple chapitre du passé, mais un appel retentissant à une vérité encore dissimulée derrière les murs du silence et de l’opacité.

Ces documents et rapports ont démontré comment des informations sensibles ont été utilisées pour anéantir une résistance farouche contre la colonisation, dans une trahison impardonnable, impliquant de graves violations du droit international humanitaire et des droits de l’homme.

Aujourd’hui, plus que jamais, l’histoire et l’éthique nous imposent d’exiger une révélation complète et exhaustive de ce réseau, ainsi que la réouverture des dossiers de justice internationale, afin que cela serve de leçon aux générations futures et que justice soit rendue aux âmes de nos victimes qui ont payé le prix le plus lourd.

Rétablir la vérité n’est pas un choix, mais un devoir national et humain, qui dénonce les tentatives d’effacement et renforce la position de l’Algérie dans la défense de la dignité des peuples et de leurs droits légitimes.

Élevons donc la voix haut et fort, non pas pour la vengeance, mais pour la justice et la paix, en ayant la certitude que l’histoire ne pardonnera pas le silence, ni ne tolérera l’oubli de ces trahisons dévastatrices.

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