الجمعة 09 ماي 2025

Le Trône et le Général : Lorsque Paris Rencontra Rabat Derrière Le voile De La Révolution

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By: Ahmed achour
Le Trône et le Général : Lorsque Paris Rencontra Rabat Derrière Le voile De La Révolution

Au cœur de la Révolution algérienne, où le sang des moudjahidines nourrissait la terre sacrée et où les fusils retentissaient pour la liberté, une conspiration se tissait dans l’ombre. Une table de négociations secrètes entre le roi Mohammed V et le général de Gaulle, loin des projecteurs, loin de la solidarité qui était proclamée publiquement. Alors que le peuple algérien luttait avec les vies de ses enfants, d’autres manipulaient leur destin à la table des négociations, flattant le colonisateur français et cherchant à empêcher l’extension de la révolution vers le Maroc.

L’intérêt suprême du roi Mohammed V résidait dans la préservation de la stabilité de son trône dans un royaume qu’il percevait comme étant menacé. Plutôt que d’être un véritable allié des révolutionnaires algériens, il choisit de devenir un moyen de pression entre les mains du général de Gaulle. Tandis qu’il élevait le slogan de soutien à la révolution, il œuvrait dans les coulisses pour freiner son expansion vers les terres marocaines, et l’intérêt de l’Algérie n’était qu’une carte dans un jeu politique répugnant.

Les archives diplomatiques françaises, qui révèlent aujourd’hui ces négociations secrètes entre les rois du Maroc et la France, constituent une preuve de la trahison politique incarnée dans un moment historique mystérieux. Le roi Mohammed V savait pertinemment que l’Algérie avait un besoin crucial de soutien, mais il choisit finalement d’être un partenaire indirect dans une tentative de limiter l’expansion de la révolution algérienne, en échange de la préservation de ses intérêts personnels. Son alliance avec la France n’était qu’une alliance à double face : publiquement, il soutenait l’Algérie, mais dans le secret, il garantissait la sécurité de son royaume, loin des flammes de la révolution.

Reportage : Smatti Amina

La complicité du trône avec le colonialisme contre la révolution algérienne

Au début des années 1950, le Maroc se trouvait dans une phase transitoire après avoir obtenu son indépendance du colonialisme français en 1956, mais il n’était jamais dans une position qui lui permettait de surmonter facilement son passé colonial. Les relations entre le Maroc et la France formaient une équation complexe, un mélange de coopération et de tensions constantes, notamment avec le désir du royaume de préserver sa souveraineté et son indépendance d’une part, et la nécessité de maintenir des relations avec l’ancien colonisateur d’autre part. Ainsi, la position publique du Maroc vis-à-vis de la révolution algérienne contrastait fortement avec les positions prises derrière les portes closes.

Alors que le roi Mohammed V déclarait publiquement son soutien aux révolutionnaires algériens, des tentatives intensives étaient menées pour limiter l’extension de la révolution algérienne à ses frontières. Dans ses discours officiels, il louait la lutte des Algériens contre le colonialisme français, mais en même temps, il discutait avec Paris de la nécessité d’éviter l’exportation de la révolution vers le Maroc. Cette contradiction n’était pas simplement verbale, mais constituait des dimensions stratégiques dans la politique extérieure du Maroc, qui était menée avec une grande prudence, car la stabilité du régime monarchique était sa priorité essentielle.

Comme l’a souligné le chercheur Jean-François Daguzan dans son livre Le Maghreb et la France (2007), le Maroc se trouvait dans une position embarrassante à cette époque, soutenant en apparence les révolutionnaires algériens, tout en cherchant à offrir des garanties secrètes à la France pour éviter l’exportation de la révolution vers ses terres.

Bien que Mohammed V ait proclamé à plusieurs reprises son soutien aux révolutionnaires algériens dans le cadre de l’unité du destin commun entre les peuples du Maghreb, la réalité était tout autre. Le Maroc souffrait alors de pressions internes et externes, dont la menace potentielle à sa position politique en raison de l’expansion de la révolution algérienne. L’intérêt politique supérieur du roi Mohammed V résidait dans la protection de son trône et le maintien de la stabilité intérieure, mais cela ne pouvait être réalisé qu’à travers la compréhension et la coordination avec le colonisateur français.

Comme l’explique l’historien Benyahia Amara dans son étude Le Maroc et la question algérienne, Mohammed V cherchait toujours à maintenir un équilibre entre le soutien à la révolution algérienne dans ses discours, et la préservation de relations particulières avec la France, qui considérait le royaume du Maroc comme un allié stratégique dans la région.

Ainsi, la position publique du Maroc était en totale harmonie avec les déclarations de Mohammed V « soutenant la révolution algérienne », mais la réalité de sa politique intérieure et extérieure indiquait un écart important. Tandis que la France considérait le Maroc comme une base pour les révolutionnaires algériens, le royaume faisait preuve de réticence à soutenir la révolution de manière publique. Au lieu d’être un frère maghrébin dans un même combat avec l’Algérie, le roi Mohammed V cherchait avec précaution à maintenir des relations avec de Gaulle dans un cadre de négociations politiques.

Comme l’écrit Mohamed Kenbib dans Le Maroc et les révolutions arabes, le roi Mohammed V ne négligeait pas ses intérêts internes au nom du soutien à l’Algérie. Il cherchait, de manière indirecte, à empêcher les tensions révolutionnaires de s’étendre sur son territoire, et cela se reflétait clairement dans ses messages secrets à la France, où il l’assurait que le Maroc ne serait pas un terreau fertile pour les révolutionnaires algériens.

Ces contradictions entre les positions publiques et les actions secrètes représentent une image de la tromperie politique qui dominait les relations entre le Maroc et la France, et même entre le Maroc et l’Algérie, même dans les moments les plus forts de soutien que le Maroc apportait aux révolutionnaires. La vérité cruelle révélée par les documents français et le parcours historique est que le Maroc cherchait à rester éloigné d’un engagement direct dans la révolution algérienne, cherchant à éviter toute propagation de menaces.

Comme le mentionne Charles-Robert Ageron dans Histoire de l’Algérie contemporaine (1999), l’hésitation et la contradiction étaient des caractéristiques de la politique marocaine vis-à-vis de l’Algérie, où le royaume affichait son soutien aux révolutionnaires tout en œuvrant dans les coulisses pour empêcher l’étendue de la révolution sur ses terres.

Ainsi, ces vérités historiques sont clairement devant nous : le Maroc, à cette époque, se trouvait dans une zone grise, entre son soutien apparent à l’Algérie et sa crainte des effets de la révolution sur la stabilité de son royaume. Ces contradictions mettent en lumière le rôle joué par Mohammed V dans une période cruciale de l’histoire du monde arabe moderne, où il n’était pas sincère dans son soutien aux révolutionnaires, mais choisissait ses propres calculs, qui ont peut-être trahi l’Algérie au moment où elle avait le plus besoin de véritables alliés.

Le Maroc manipule le destin de l’Algérie au profit de la France

Au cœur des bruits de la guerre et des échos des révolutionnaires algériens, se tramaient dans l’ombre des manœuvres non pas en faveur de la cause algérienne, mais pour gérer des intérêts personnels. Alors que le général de Gaulle, observant les souffrances de l’Algérie, poursuivait sa politique coloniale, le Maroc s’inquiétait de l’extension de la révolution à ses propres frontières. Le royaume se trouvait dans une position délicate : incapable de s’opposer ouvertement à la France, tout en ne pouvant afficher un soutien total aux révolutionnaires algériens.

Derrière cette façade, des négociations secrètes avaient lieu entre des émissaires marocains et des responsables français. Le roi Mohammed V, qui clamait publiquement son soutien à la révolution, œuvrait en coulisses pour limiter l’exportation de la révolution algérienne vers le Maroc. Les archives diplomatiques françaises révèlent une image bien différente de celle présentée par le roi dans ses discours officiels. Alors qu’il était célébré comme un héros national dans certains cercles arabes, Mohammed V travaillait discrètement à apaiser les craintes françaises concernant l’impact de la révolution algérienne sur la stabilité de son royaume. Ses actions allaient au-delà de simples préoccupations politiques ; elles constituaient des tentatives de réajuster les rapports de force pour maintenir la domination coloniale tout en se présentant comme le défenseur des intérêts marocains.

Comme l’indique Jean-François Daguzan dans son ouvrage Le Maghreb et la France (2007), le Maroc menait une double stratégie : un soutien verbal aux révolutionnaires algériens sur la scène internationale, tout en œuvrant secrètement pour convaincre la France d’empêcher l’exportation de la révolution vers le Maroc.

De son côté, le général de Gaulle n’avait pas besoin de discours diplomatiques élaborés pour convaincre le roi marocain que cet équilibre entre le public et le privé garantirait la préservation de la monarchie. Son objectif clair était d’arrêter l’élan de la révolution algérienne aux frontières du Maroc. Le roi Mohammed V ne ménageait aucun effort pour atteindre cet objectif, quel qu’en fût le coût pour le peuple algérien.

Daniel Rivet, dans son ouvrage Le Maroc de Lyautey à Mohammed V (1999), souligne que le roi Mohammed V surveillait de près les intérêts de son pays, mais sans jamais menacer ses relations avec le colonialisme français. Il n’y avait pas de place pour l’idéalisme dans la politique qu’il menait ; ses calculs étaient remplis d’équilibres politiques dissimulés.

Les rencontres entre le roi Mohammed V et les responsables français n’étaient pas simplement des tentatives pour soutenir la stabilité du royaume, mais constituaient un complot direct pour maintenir le statu quo. En public, le Maroc soutenait la révolution algérienne, mais en privé, le roi œuvrait activement à apaiser les craintes françaises concernant la possibilité que le royaume devienne le prochain bastion des révolutionnaires. Ces rencontres étaient des intersections perfides du destin politique, où l’intérêt personnel du Maroc pour le maintien du système monarchique et la limitation de l’influence révolutionnaire étaient les objectifs premiers.

Mohamed Kenbib, dans son ouvrage Le Maroc et les révolutions arabes, indique que le roi Mohammed V choisissait toujours de naviguer entre les lignes rouges dans ses relations avec la France, exploitant le vide politique dans la région pour s’assurer que l’étincelle de la révolution algérienne ne se propage pas à son royaume, ce qui rendait sa position ambiguë, malgré ses discours de soutien aux révolutionnaires.

Ces rencontres secrètes entre Mohammed V et de Gaulle incarnaient un jeu politique complexe, où chaque partie misait sur la préservation de ses propres intérêts en Afrique du Nord, même si cela se faisait au détriment de la révolution algérienne. Ce qui était affiché en public comme un soutien officiel n’était qu’une partie d’une stratégie bien orchestrée pour protéger les intérêts royaux marocains à un moment où le monde observait et attendait davantage de mouvements révolutionnaires dans la région.

Le commerce des révolutionnaires algériens

Alors que l’Algérie luttait pour recouvrer sa souveraineté et son droit à la liberté, le roi Mohammed V poursuivait ses propres intérêts, foulant aux pieds les principes de soutien révolutionnaire qu’il prétendait défendre publiquement. Tandis qu’il prêchait dans les mosquées et louait les moudjahidines lors des cérémonies officielles, il conspirait à huis clos avec les Français, non pas pour libérer un peuple frère, mais pour assurer la stabilité de son royaume, au prix du sang et des sacrifices des Algériens.

« Comme l’a montré Jean-François Daguzan dans son ouvrage Le Maghreb et la France (1996), le Maroc faisait partie des acteurs clés dans la stratégie française visant à circonscrire la révolution algérienne. » Ce passage révèle le visage dissimulé que Mohammed V tentait de cacher : il se trouvait au cœur de la manœuvre française, négociant secrètement pour contenir la révolution algérienne à la frontière marocaine, préservant ainsi son trône tout en gagnant les faveurs de Paris.

En vérité, Mohammed V jouait avec le destin de l’Algérie tout en camouflant ses manigances derrière des slogans trompeurs. À chaque appel du peuple algérien pour l’indépendance, il pariait secrètement sur une coopération avec la France pour éviter que le feu révolutionnaire ne franchisse ses frontières. Il arborait publiquement l’image d’un soutien aux révolutionnaires, mais en coulisses, il s’activait pour éteindre la flamme insurrectionnelle avant qu’elle n’atteigne les portes de son palais. Et pourquoi ? Pour la survie d’une monarchie fragile qu’il ne voulait pas risquer.

« Dans les Archives diplomatiques françaises, sources irréfutables, figurent des échanges confidentiels entre responsables marocains et français, dans lesquels Mohammed V monnaye, au prix du sang algérien, des garanties sur la non-exportation de la révolution vers son territoire. »

Le roi Mohammed V fut, à ce moment, l’un des plus grands traîtres de la région. Il n’apporta aucun soutien réel aux révolutionnaires algériens ; son unique objectif était la préservation de son pouvoir, ignorant délibérément les valeurs humaines et les idéaux de libération. Pour lui, la révolution algérienne représentait moins une menace pour la France coloniale que pour la stabilité de son propre trône. Il devait alors jongler entre sa rhétorique anti-coloniale publique et ses tractations secrètes destinées à maintenir la monarchie intacte.

« Comme l’a précisé Daniel Rivet dans Le Maroc de Lyautey à Mohammed V, le roi s’était spécialisé dans le double discours. Il se présentait comme allié des révolutionnaires tout en œuvrant, en réalité, à ses propres intérêts, n’hésitant pas à coopérer avec l’occupant français si cela garantissait la sécurité de sa couronne. »

Cette vérité, aussi brutale que dérangeante, révèle Mohammed V comme la figure la plus ambiguë de l’histoire contemporaine du Maroc. Entre discours de libération et trahison de la révolution, il pactisait avec l’ennemi pendant que l’Algérie saignait pour sa liberté. Il se voulait neutre, mais son comportement le rapprochait davantage du colonisateur que du combattant pour l’indépendance.

Ses positions étaient aussi transparentes que la toile d’une araignée : il cherchait à apparaître en sauveur de la nation marocaine, tout en œuvrant en coulisses à l’extinction de la révolution algérienne. Sa motivation : satisfaire les colonisateurs français qu’il considérait comme les meilleurs garants de la continuité monarchique.

Même si les rencontres secrètes entre Mohammed V et De Gaulle se tenaient dans l’ombre, leurs conséquences furent immenses. Tandis que l’Algérie se battait pour libérer ses terres de la domination française, le Maroc cherchait à préserver sa paix intérieure, quitte à exploiter ces rencontres pour orienter à son avantage la politique régionale.

« Dans un article de Guy Pervillé publié sous le titre Les relations franco-marocaines pendant la guerre d’Algérie, l’analyse met en évidence une complicité tacite entre Mohammed V et De Gaulle, notamment face au danger d’une extension de la révolution algérienne au-delà des frontières. » Cette complicité, incarnée dans des discussions clandestines, marqua profondément les relations franco-marocaines de l’après-indépendance, et plus largement l’équilibre géopolitique en Afrique du Nord. Pendant que l’Algérie écrivait sa légende dans le sang et la résistance, le roi Mohammed V tissait dans l’ombre une toile politique visant à étouffer la révolution en Algérie sans jamais l’admettre publiquement.

Ces tractations, bien qu’occultes, faisaient partie d’un réseau complexe de relations ayant contribué à dessiner l’avenir de la région, plaçant le Maroc au cœur d’un jeu diplomatique subtil où la protection de son régime monarchique passait par une coopération implicite avec l’ancienne puissance coloniale. Alors que l’Algérie poursuivait sa lutte, le Maroc tentait de contenir l’influence de cette révolution sur son propre territoire, fuyant la moindre étincelle qui pourrait embraser sa population.

Mais il est essentiel de comprendre que ces négociations n’étaient pas de simples mécanismes d’apaisement. Elles représentaient une stratégie mûrement réfléchie du Maroc pour assurer la survie de son système monarchique dans le futur, en échangeant des intérêts avec la France, tout en ignorant l’élan révolutionnaire algérien qui portait en lui l’idéal de libération. En vérité, Mohammed V avait fait le choix de rester dans l’ombre, de ne pas soutenir activement la révolution algérienne, et de préférer une alliance officieuse avec la France à la solidarité entre peuples maghrébins.

Ce qui s’est joué derrière ces portes closes n’était pas un simple équilibre diplomatique, mais une décision stratégique destinée à maintenir l’ordre royal au Maroc. Et même si ces manœuvres sont restées longtemps invisibles, leurs conséquences furent palpables : « ces rencontres secrètes ont jeté les bases des relations franco-marocaines postcoloniales – des relations discrètes à l’époque, mais qui ont largement influencé la construction du système politique marocain après l’indépendance. »

Et tandis que le Maroc parvenait à renforcer sa monarchie, la révolution algérienne en payait le prix fort. Ces accords obscurs ont laissé une empreinte indélébile sur le cours de la révolution, illustrant la capacité du Maroc à jongler entre un engagement public en faveur des mouvements de libération, et une collaboration secrète avec l’oppresseur colonial.

L’histoire tue

Au bout du compte, une question fondamentale demeure en suspens : l’Algérie a-t-elle été le prix que le Maroc a consenti à payer pour satisfaire la France ? Ces rencontres secrètes entre Mohammed V et de Gaulle étaient-elles le reflet de marchandages politiques conclus au détriment de la révolution algérienne, ou résultaient-elles plutôt de calculs étroits visant à préserver la stabilité du royaume, fût-ce au prix des aspirations libératrices du peuple voisin ?

Comme l’a souligné Charles-Robert Ageron dans Histoire de l’Algérie contemporaine, il existe toujours un fossé béant entre les slogans proclamés et la réalité de l’action politique. Et entre les positions officielles du Maroc et son rôle réel dans les coulisses, ce fossé était incontestablement immense. Il ne s’agissait pas simplement d’un écart rhétorique, mais d’une alliance tacite, orientée par les intérêts de la monarchie, évitant jusqu’à la dernière minute un soutien franc à la lutte algérienne — une alliance qui a également contribué à forger une relation plus opaque entre le Maroc et la France.

Voilà l’autre face de la politique maghrébine à cette époque : des stratégies jamais évoquées dans les manuels scolaires, absentes des récits historiques dominants. Des politiques de l’ombre, nouées dans des réunions secrètes et des documents classifiés, révélant comment la révolution algérienne constituait un fardeau aussi pesant pour ses voisins que pour l’occupant lui-même. Ces chapitres obscurs de notre histoire partagée dévoilent les contours ambigus d’une politique régionale façonnée par les puissances coloniales et leurs relais locaux, et nous invitent à repenser la réalité de ce qui s’est joué derrière les rideaux, durant cette période cruciale.

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