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Le visage abject du Makhzen

Le visage abject du Makhzen

 

 

S’il fallait une raison pour comprendre l’entêtement du Makhzen à refuser tout élargissement des missions de la MINURSO (Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara Occidental) aux droits de l’Homme, elle vient d’être donnée. Et de la manière la plus abjecte qui soit. Disparu depuis plus de vingt jours et activement recherché par sa famille qui a pris le soin – et ce, dès le 15 janvier – de signaler les faits aux services de sécurité de la ville de Laâyoune occupée, le jeune sahraoui Mohamed Salem Fahim a finalement été retrouvé avant-hier, vendredi 5 février. Mais à l’état de cadavre. Selon des sources sahraouies activant dans le domaine des droits de l’Homme, c’est à la morgue réfrigérée, mais totalement défectueuse, de l’hôpital “El-Hassan ben El-Mahdi” de la ville précitée que ce dernier a été retrouvé; dans un état de décomposition avancé. Un état dû, selon les mêmes sources, à l’état défectueux de la morgue – qui, lui, révèle, si besoin est, le mépris qu’affichent les autorités d’occupation marocaine pour tout ce qui est sahraoui – mais également à la dissimulation, par ces mêmes autorités, de ce qui était réellement arrivé au jeune Mohamed Salem Fahim depuis sa disparition: ne pénètre pas qui veut dans une morgue, de surcroît, pour y déposer un cadavre d’un jeune dont la disparition a été officiellement signalée par sa famille. Des faits qui ont poussé, Mohamed El-Ouali Akik, ministre sahraoui des Territoires occupés et des communautés sahraouies à l’étranger, à ne pas écarter “l’implication des autorités d’occupation marocaine dans l’assassinat du jeune Mohamed Salem Fahim”. Surtout qu’elles avaient déclaré à sa famille qui leur avait signalé sa disparition qu’elles ignoraient l’endroit où il se trouvait. Et que celle-ci, dans sa recherche de son enfant disparu, avait contacté tous les établissements de santé de la ville occupée. Dans une déclaration à l’APS, le ministre a appelé “la communauté internationale”, qu’il a tenue “pour responsable de la protection du peuple sahraoui, à (impérativement) intervenir dans l’immédiat pour mettre un terme aux agressions marocaines (contre les populations civiles) qui ne cessent de se multiplier depuis la violation de l’accord de cessez-le-feu, le 13 novembre dernier”. Un appel qu’il a appuyé par le triste rappel que “l’assassinat du jeune Mohammed Salem Fahim n’est pas le premier du  genre, ni le dernier, au vu des pratiques de répression de l’occupant marocain”.

Mourad Bendris