Le président du Syndicat des éditeurs de l’information, M. Riad Houili, a rencontré lundi le ministre de la Communication, M. Zohir Bouamama, en compagnie de représentants de syndicats et d’organisations actives dans le secteur, dans le cadre d’une série de rencontres consultatives avec la famille médiatique.
Selon un communiqué du syndicat, après avoir écouté l’exposé du ministre présentant sa vision de la gestion du secteur, le Syndicat des éditeurs de l’information a remis au ministre une note écrite de propositions concrètes, exposant sa vision quant à l’organisation du secteur de la presse, tout en soulevant plusieurs préoccupations concernant les entreprises médiatiques en particulier et l’environnement informationnel en général.
Ces préoccupations incluent un appel adressé au ministère de la Communication, et à travers lui aux autorités publiques, à accélérer la mise en œuvre des dispositions de la loi organique relative à l’information, de la loi sur la presse écrite et électronique, et de la loi sur l’audiovisuel, cet arsenal juridique constituant, selon le syndicat, le seul levier et le mécanisme adéquat pour assurer une régulation efficace du secteur.
Le syndicat a insisté sur le fait que la mise en œuvre de ces lois suppose la création urgente des instances prévues par la législation, à savoir :
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l’Autorité nationale indépendante de régulation audiovisuelle,
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l’Autorité nationale de régulation de la presse écrite et électronique,
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le Conseil de l’éthique et de la déontologie professionnelle,
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ainsi que la Commission de la carte professionnelle du journaliste professionnel.
Le communiqué a souligné que, bien que l’entreprise médiatique soit de nature essentiellement servicielle, elle possède aussi une dimension économique et commerciale fondamentale, qui constitue la base même de la mission d’information et du service médiatique.
Dans cette optique, le syndicat a signalé un déficit important enregistré par de nombreuses entreprises médiatiques dans le respect de leurs engagements financiers envers leurs partenaires économiques, notamment les imprimeries, l’administration fiscale, la sécurité sociale, la Maison de la Presse, Algérie Télécom, ainsi que leurs employés — certaines connaissant des retards ou des irrégularités de paiement — en raison de la faiblesse de leurs ressources financières.
Le syndicat a noté que, bien que les causes de cette situation soient multiples et imbriquées, celle-ci impose aux autorités publiques de procéder à une évaluation globale, complète et approfondie, permettant de suivre la traçabilité du soutien public accordé aux entreprises médiatiques.
Cette démarche, ajoute le communiqué, permettrait aux professionnels et aux pouvoirs publics de mieux appréhender la réalité de l’investissement dans le secteur et de construire de véritables entreprises médiatiques, capables d’assurer pleinement leur mission professionnelle.
Une telle évaluation objective faciliterait également une meilleure orientation du soutien public, en fonction du niveau de développement institutionnel et de la performance professionnelle des médias.
En conclusion, le syndicat a souligné que cette démarche vise à instaurer un environnement professionnel dynamique, efficace sur les plans social et économique, et à faciliter la transition numérique des entreprises de presse souhaitant passer du format papier au numérique.
Le Syndicat des éditeurs de l’information a par ailleurs proposé la tenue d’une réunion conjointe entre le ministère de la Communication et le ministère des Finances, afin d’étudier la reclassification des entreprises médiatiques dans le barème fiscal, rappelant que la lourde charge fiscale actuelle entrave le développement économique sain de ces entreprises.
Il a également suggéré une rencontre de coordination entre le ministre de la Communication et le ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, pour examiner les offres et les coûts d’accès à Internet destinés aux entreprises médiatiques.
Enfin, pour renforcer la performance professionnelle, le syndicat a recommandé de multiplier les sessions de formation au profit des professionnels du secteur — qu’elles soient organisées par les entreprises elles-mêmes, en coordination avec le ministère de tutelle, ou en partenariat avec les universités et les instituts spécialisés.
Selon le communiqué, ces mesures permettront d’instaurer une pratique journalistique de haut niveau, fondée sur la liberté et la responsabilité, deux conditions essentielles pour garantir le droit du citoyen à une information fiable et à une opinion éclairée, tout en préservant les intérêts de l’État dans le contexte des guerres de cinquième génération.