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Partage de tâches?

Partage de tâches?

 

Le conseiller du Président de la République chargé des archives et de la mémoire nationale, Abdelmadjid Chikhi, a fait, hier, samedi 2 janvier, en marge de la cérémonie de sortie de la 49ème promotion de l’Ecole nationale d’administration (ENA), des déclarations qui ne sont pas passées inaperçues. Il a, en effet, déclaré que “la criminalisation du colonialisme n’est pas une priorité dans le dossier de la mémoire dont je suis responsable”. Si d’aucuns y verront un abandon d’une des plus récurrentes revendications de larges pans de la société civile et de la classe politique nationales, d’autres, qui auront pris le temps de décortiquer les propos du directeur général du Centre national des archives algériennes, y verront plutôt une précision des tâches qu’il compte menées dans le cadre de la mission qui lui a été confiée, il y a quelques mois, par le Président Tebboune en le désignant comme représentant de la partie algérienne dans le travail sur les questions mémorielles entre l’Algérie et la France; un travail décidé, pour rappel, conjointement par celui-ci et son homologue français, Emmanuel Macron. Mais une précision qui est loin d’être fortuite. Elle sonne comme une sorte de répartition des tâches, avec tous les “acteurs” algériens susceptibles d’y être impliqués, dans tout ce qui a trait aux relations de l’Algérie avec la France dans le domaine mémoriel.  A lui, le travail dans le cadre officiel conjointement établi par les plus hautes autorités politiques des deux pays. Et à ces “acteurs”, la tâche de poursuivre et de faire aboutir la légitime revendication d’une “criminalisation du colonialisme”. C’est, à l’évidence, ce qu’a voulu insinuer Abdelmadjid Chikhi en rappelant que “les députés sont libres de proposer, débattre et adopter des projets”. 

Mourad Bendris