mercredi, 15 octobre, 2025

Quand le Makhzen fabrique la faillite éducative : Génération Z, la révolte de l’avenir

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Quand le Makhzen fabrique la faillite éducative : Génération Z, la révolte de l’avenir

Au Maroc, les chiffres révélés par le ministre de l’Éducation, Saïd Barada, sont plus qu’un simple indicateur statistique : ils sont un cri d’alarme. Près de 300 000 enfants quittent chaque année les bancs de l’école, venant grossir les rangs d’une jeunesse déjà en rupture avec un système incapable de lui offrir espoir, emploi ou dignité. Quatre mille établissements sans eau ni sanitaires : voilà le visage réel de l’école publique que le Makhzen tente encore de maquiller derrière les discours de « réformes » et les vitrines d’événements internationaux.

Une faillite sociale devenue bombe politique

Ce chiffre vertigineux, ce n’est pas seulement une hémorragie scolaire : c’est une hémorragie nationale. Ces enfants abandonnés par l’école deviennent, quelques années plus tard, des jeunes sans formation ni travail, les fameux NEETNot in Education, Employment or Training. Ils sont aujourd’hui plus d’un million et demi au Maroc. Et c’est précisément cette jeunesse que le régime redoute, parce qu’elle ne croit plus à ses promesses.

Face à cette réalité, la Génération Z — celle qui s’organise sur Discord plutôt que dans les partis, celle qui manifeste sans drapeaux mais avec des convictions — réclame tout simplement ce que l’État leur a volé : le droit à une éducation digne, à une santé accessible, à une vie décente. Et leur colère n’est pas un caprice, c’est le verdict d’une génération trahie.

Le Makhzen, entre répression et déni

Plutôt que d’écouter, le Makhzen persiste à réprimer. La répression est devenue sa pédagogie politique : on emprisonne les leaders des mouvements sociaux, on diabolise les jeunes, on maquille la crise sous des slogans creux de « nouveau modèle de développement ».
Mais comment parler de développement quand un pays ne peut même pas garantir des toilettes à ses écoliers ?
Comment parler de justice sociale quand les filles des montagnes quittent l’école faute d’eau et de transport ?

La vérité, c’est que le Maroc vit une fracture systémique : entre les discours royaux et la réalité quotidienne, entre les projets fastueux du Mondial 2030 et les classes sans fenêtres d’Azilal ou d’Errachidia.

Génération Z : la conscience d’un pays en crise

Ce que la Génération Z a compris avant tout le monde, c’est que le problème n’est pas conjoncturel mais structurel. Tant que le Makhzen continuera à confondre stabilité et silence, sécurité et répression, il ne fera qu’alimenter la colère.
Ces jeunes ne veulent pas brûler le pays : ils veulent le reconstruire. Mais ils savent qu’on ne bâtit pas l’avenir sur un système qui a renoncé à éduquer ses enfants.

Le Maroc de demain ne se construira ni par la propagande ni par les grands événements sportifs, mais par la justice, l’école et la dignité.
Et si le pouvoir refuse de l’entendre, alors la Génération Z continuera de crier — non pas contre la patrie, mais contre ceux qui l’étouffent au nom de la patrie.

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