jeudi, 27 novembre, 2025

Rabat humilié : quand la résolution 2797 dévoile l’illusion de l’autonomie marocaine au Sahara

Published on:
Rabat humilié : quand la résolution 2797 dévoile l’illusion de l’autonomie marocaine au Sahara

Observer le Maroc après la résolution 2797 de l’ONU, c’est constater que Rabat ne fait pas seulement face à une crise diplomatique, mais à une crise de crédibilité totale. Le royaume, qui avait présenté la résolution comme une « victoire historique », se retrouve démasqué : aucune reconnaissance de sa souveraineté, aucun monopole sur les négociations, aucune légitimation de l’occupation d’un demi-siècle. En tentant de transformer une défaite en victoire, le Maroc échoue à convaincre le monde… et surtout, il échoue à se convaincre lui-même.

L’ironie est cruelle : Rabat célèbre une décision qui n’est rien d’autre qu’un blâme implicite. L’ONU rappelle au Maroc que le Sahara n’est pas un territoire « récupéré » mais une région encore en processus de décolonisation. Toute sa propagande s’effondre face à cette évidence. Et le plus grave : le Maroc n’a jamais eu de véritable projet d’autonomie. Trois documents ont été présentés en 2007, rédigés avec Paris, et depuis 17 ans, la machine médiatique les a gonflés comme s’il s’agissait d’un plan constitutionnel. Aujourd’hui, lorsque l’on demande à Rabat des détails, on découvre que ces « détails » n’ont jamais existé.

Le problème n’est pas seulement le refus des Sahraouis du projet d’autonomie — un refus connu depuis le début — mais que toute concession pourrait déclencher des revendications similaires dans tout le Maroc. Rif, Souss, Orient et Sud… autant de régions avec un lourd passé de marginalisation et de répression. Le régime sait que toute autonomie accordée aux Sahraouis pourrait devenir demain une boule de neige menaçant sa structure centralisée obsolète. Ainsi, le Maroc prétend être « prêt pour l’autonomie », alors qu’en réalité il en a peur, tout comme il craint le mot « référendum ».

Le système marocain traverse une phase d’affaiblissement interne inédit : religion d’État oppressante, corruption systémique, forces de sécurité hypertrophiées et jeunesse en colère, qui ne croit pas au récit officiel. Comment un régime aussi fragile pourrait-il imposer une solution politique « avancée » sur un territoire entier ? C’est une illusion qu’il essaie de vendre, mais le monde commence à voir clair.

Le ridicule atteint son comble lorsque Rabat tente de faire croire que les négociations sont déjà acceptées, avant que le Polisario ne rappelle froidement que « rien de tout cela n’a eu lieu ». Aucune date, aucun calendrier, aucun terrain d’entente. Juste une nouvelle manœuvre marocaine pour gagner du temps, répétée depuis des années, gonflée par la propagande et les fausses certitudes sur l’Algérie et la faiblesse du Polisario. Les capitales comme Washington, Londres, Paris et Madrid commencent à ouvrir les yeux, non par amour du droit international, mais par lassitude face aux discours creux.

La résolution 2797 n’est pas une gifle mineure, mais une claque monumentale. Rabat voulait imposer sa souveraineté comme un fait accompli, faire de l’autonomie « la seule base » de négociation, transformer la MINURSO en instrument politique : rien de tout cela n’a été obtenu. Le retour à la case départ est brutal : l’autodétermination reste centrale, le Polisario demeure représentant légitime du peuple sahraoui, et la décolonisation est encore la clef.

Aujourd’hui, le Maroc doit affronter une vérité amère : la propagande ne change pas le droit international, les fanfares diplomatiques n’effacent pas l’histoire, et célébrer des victoires imaginaires ne fait pas un État souverain. La seule voie pour s’asseoir à la table des négociations est celle de l’égalité, et non celle de l’imposition de conditions. Le temps des manœuvres infinies est révolu : l’ONU a reconnu que aucune solution n’est possible sans la volonté du peuple sahraoui.

En résumé, le Maroc sort de la résolution 2797 affaibli et humilié, tandis que le Polisario en ressort renforcé. La propagande ne trompera plus personne : pas de souveraineté marocaine, pas de légitimation internationale, pas de voie vers l’autonomie sans reconnaissance du droit des Sahraouis à décider de leur avenir.

Lien permanent : https://dzair.cc/veu9 Copier

Read Also