السبت 03 ماي 2025

Résolution du PE sur l’Algérie : les partis politiques dénoncent « une tentative d’ingérence »

Publié le :

Le parlement européen a adopté, jeudi, à la majorité absolue une résolution d’urgence sur l’Algérie. Les représentants du parlement européen ont appelé l’Union européenne à intervenir pour mettre fin aux « graves violations des droits de l’homme en Algérie ». Ce n’est pas la première fois que le parlement de Strasbourg adopte une résolution de ce genre.

Le 29 novembre 2019, le parlement européen avait examiné une résolution à travers laquelle il avait reproché à « l’Algérie des atteintes aux libertés et aux droits de l’homme ».

Le parlement de Strasbourg s’en est pris de nouveau à l’Algérie. La résolution d’urgence adoptée à une majorité de 669 voix traite « la détérioration de la situation des droits de l’homme en Algérie

Lors d’une session extraordinaire, tenue, jeudi dernier, le PE a demandé aux autorités algériennes de « déverrouiller les médias et à mettre fin à toute arrestation ou détention de militants politiques, de journalistes, de défenseurs des droits de l’homme ou de personnes qui expriment une opinion dissidente ou critique à l’égard du gouvernement ». Pour les députés occidentaux, la situation liée aux droits de l’homme et aux libertés qu’ils considèrent en phase de « détérioration » suscite d’énormes inquiétudes.

Cette résolution votée par les représentants du PE accuse l’Algérie de « recourir à l’introduction des mesures d’urgence dans le cadre de la pandémie du Coronavirus comme prétexte pour restreindre les droits fondamentaux du peuple algérien ». Cette résolution adoptée par les eurodéputés intervient au moment où le monde entier se met à lutter contre la propagation du Coronavirus.

Dans ce contexte, le parlement de Strasbourg, a également exhorté les autorités algériennes à « remettre dans l’immédiat et sans conditions le journaliste Khaled Drareni en liberté et tous les détenus à savoir yacine Mebarki, Abdellah Benaoum, Mohamed Tadjadit, Abeldhamid Amine, Abdelkrim Zeghileche, Walid Kechida, Brahim Laalami, Aissa Chouha, Zoheir Kaddam, Walid Nekkiche, Nourredine Khimoud et Hakim Addad ». Interrogé plusieurs fois sur l’affaire dudit journaliste condamné par la justice algérienne à deux ans de prison ferme, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait affirmé que son arrestation « n’était pas liée à des raisons professionnelles mais c’est plutôt une question de sécurité de l’Etat ».

Le texte voté à une majorité écrasante lors d’une plénière vient particulièrement dans un contexte d’ambitions d’entamer une phase d’édification d’une « Algérie nouvelle ». Une demande tant revendiquée par le peuple algérien qui s’est rendu un 22 février dans les rues pacifiquement refusant, toutefois, toute ingérence ou intervention étrangère. Les Algériens se disaient déterminés à aller jusqu’au bout de leur revendication insistant sur le fait que la question algérienne soit résolue en Algérie sans le moindre recours aux étrangers. Le principe du peuple algérien de protéger leur pays de toutes ingérence ou intervention en provenance de l’étranger reste constant et ferme et se voit à travers le caractère pacifique des manifestations qui ont eu lieu à travers le territoire national.

Au moment ou de violents affrontements se sont produits entre les forces de l’ordre et les gilets jaunes en France, le monde avait témoigné du civisme des Algériens sortis massivement pour exprimer leur volonté de voir une Algérie nouvelle se construire.

“Ce qui se passe en Algérie est exemplaire et essentiel”, avait dit estimé François Bayrou sur Europe 1.

“C’est tout un peuple qui se réveille, des millions et des millions de personnes qui descendent dans la rue sans aucune violence, sans aucune agressivité, sans rien qui ressemble aux mises en accusation et menaces que l’on rencontre souvent, y compris chez nous”, avait-il lancé, en poursuivant “Incroyable” et “bouleversant”. “Tout ceci est incroyable, bouleversant”, avait encore dit François Bayrou.

“Ingérence, fausses allégations…”, les partis politiques   en Algérie réagissent :

Après l’adoption de cette résolution concernant les droits et les libertés en Algérie, plusieurs partis politiques dans le pays  se sont exprimés.

Le groupe parlementaire du rassemblement national démocratique (RND) a réagi en dénonçant « toute tentative d’ingérence flagrantes dans les décisions souveraines de l’Algérie». Pour le RND, “L’ingérence du Parlement européen (PE) n’aide pas à rétablir la confiance avec l’Algérie qui est un acteur principal dans de nombreuses questions sécuritaires, politiques et économiques”.

“Encore une fois le PE se jette dans le bourbier des complots tramés contre l’Algérie à travers des allégations et des mensonges colportés dans sa résolution du 26 novembre, laquelle fait de l’affaire des droits de l’homme un prétexte pour perturber les réformes engagées par l’Algérie depuis la dernière élection présidentielle”, s’insurge le parti dans un communiqué rapporté par l’Agence de presse officielle.

“La ruée et l’empressement du PE ainsi que sa complicité et adhésion dans de tels desseins vise à déstabiliser les Etats alors que le devoir oblige le PE à se mettre du côté des Etats dans leurs démarches visant à surmonter tous les obstacles entravant la concrétisation de leurs réformes sur terrain”, a dénoncé le RND. Il reproche toutefois au PE d’avoir adopté « des résolutions irréfléchies » et l’accuse de verser dans le « background colonialiste”.

“Le PE aurait pu se contenter de rendre publiques des résolutions dénonçant les dépassements que connaissent ses pays membres qui n’ont jamais renoncé à leurs attitudes provocatrices visant à contrôler le pouvoir de décision d’un pays qui a vaincu à jamais le colonisateur depuis des décennies”, a ajouté la même source.

Toujours en réaction aux 20 points de résolution soulevés par le PE, le Front de libération nationale (FLN) a exprimé son indignation. Dans un communiqué rendu public, le parti politique FLN a décrit cette résolution comme étant « un acte ouvert et une ingérence flagrante dans les affaires intérieures de l’Algérie ».

« Cette résolution, qui est considérée comme une reproduction intégrale de la résolution honteuse publiée par la même autorité le 28 novembre 2019, a été, à son tour, une ingérence flagrante dans les affaires intérieures des Algériens, qui ont bien su répondre aux voix éhontées qui ont tenté de porter atteintes à leur souveraineté », a souligné le FLN dans le même communiqué.

“Une année après, le Parlement européen reprend la même rengaine en feignant de s’inquiéter de la situation des droits de l’homme en Algérie, de la liberté de la presse, du sort des minorités religieuses et autres dossiers exploités à chaque fois dans des circonstances bien connues à dessein d’influencer le processus de réformes initiées par l’Etat algérien en toute souveraineté”, a écrit le FLN.

Pour sa part, le président de Jil Jadid, Djilali Sofiane, a qualifié sur sa page Facebook la résolution du parlement européen « d’affront à la dignité des Algériens et de tentative de considérer l’Algérie comme un protectorat ».

Djilali Sofiane a toutefois appelé via son communiqué « les patriotes à protéger la souveraineté de l’Algérie ».

 « Oui pour le changement, non au chaos ! », a-t-il conclut.

 

 

 

 

 

Lire aussi