Sabri Boukadoum tacle la France

dzairtube

En visite en Espagne, Sabri Boukadoum, ministre des Affaires étrangères, a sérieusement taclé la France officielle. Et ce, sur un sujet que ses officiels ne manquent jamais de mettre en avant pour tenter de redorer le blason de plus en plus terni de leur pays en Afrique. Plus particulièrement, dans les pays du Sahel. Dans un entretien accordé au quotidien madrilène El Pais, le chef de la diplomatie algérienne a clairement déclaré que le terrorisme ne peut être vaincu par le seul déploiement de moyens militaires. Et de citer – intentionnellement, à l’évidence – l’opération militaire (française) Barkhane qui, malgré les 5000 soldats mobilisés, n’a enregistré aucun résultat probant depuis son lancement en août 2014.Un échec (à vaincre le terrorisme) qu’elle partage, a rappelé Sabri Boukadoum, avec la Minusma (Mission des nations unies pour le Mali) qui, en dépit des 15 000 soldats la composant, ne fait pas mieux.   Pour le chef de la diplomatie algérienne, une lutte efficiente contre “ce fléau transnational” ne peut faire l’économie d’une prise en charge sérieuse des volets économique et social particulièrement déficients en ces contrées. Résumant sa pensée, il a déclaré que “s’il (fallait)  travailler avec des moyens militaires”, il n’en est pas moins important, “de comprendre la situation” et “de traiter sérieusement les problèmes de développement”. Une manière subtile de suggérer que là n’est pas la préoccupation de la France officielle et, partant, que sa présence militaire au Sahel sous couvert de lutte contre le terrorisme, a, en réalité d’autres objectifs inavoués. S’exprimant à ce sujet, il y a quelques mois, Michel Collon, journaliste, analyste politique belge et fondateur du collectif indépendant Investig’Action, dont le site internet développe une information alternative pour contrer celle des médias dominants, a déclaré que ladite présence (militaire française au Sahel) n’a pour objectif que “la défense de ses intérêts économiques dans cette région riche, entre autres, en or, uranium et pétrole”. Pour en revenir à Sabri Boukadoum, il ne s’est pas contenté, dans l’entretien qu’il a accordé à El Pais, à “reprocher” à la France son “penchant” pour la solution militaire dans sa lutte contre le terrorisme au Sahel. Il a également dénoncé, d’une manière tout aussi subtile, son cavalier seul dans la région. Pas innocent, si l’on tient compte de ce qui précède. Un “cavalier seul” que notre ministre des Affaires étrangères souhaite voir l’Espagne et d’autres pays y mettre fin. C’est, à l’évidence, ce qui transparaît de son constat selon lequel “le terrorisme étant un phénomène transnational, seule la coopération internationale fonctionne”. Mais également de son affirmation que “le Sahel est vital pour tous, y compris pour les Espagnols”. 

Mourad Bendris 

 

    

 

 

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