Tebboune tance vertement le Makhzen

dzairtube

 

Dans le discours qu’il a prononcé devant les participants à la réunion, tenue au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement, du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union Africaine (UA) qui s’est déroulée hier, mardi 9 mars, par visioconférence, sous la présidence de Uhuru Kenyatta, président du Kenya et président du CPS pour le mois en cours, le Président Tebboune a usé d’un ton où transparaissaient, tout à la fois, la fermeté mais également l’irritation de voir le dossier du Sahara Occidental toujours bloqué. Sans prendre de gants, il a clairement désigné le royaume du Maroc comme étant la partie à l’origine de ce blocage: “L’échec du cessez-le-feu suite à la violation d’un accord en vigueur depuis 1991 et l’escalade dangereuse que connaît le conflit au Sahara Occidental n’est que la résultante de décennies de blocage et de tentatives récurrentes d’imposer le fait accompli dans le territoire d’un Etat membre de l’UA”, a, en effet déclaré le président de la République. Ce qui l’a poussé à souhaiter que la réunion en question aboutisse à la prise “de mesures concrètes et efficaces (à même de) cristalliser une solution durable à ce conflit qui  n’a que trop duré”. Ceci non sans souligner, dans une dénonciation à peine voilée contre le Makhzen et ceux qui l’encouragent intentionnellement dans son entêtement à piétiner la légalité internationale, que celui-ci “ne saurait avoir de délai de prescription”. Comme pour dire que l’Afrique ne saurait cautionner plus longtemps l’occupation illégale du Sahara Occidental par le Maroc, le Président Tebboune a tenu à rappeler à ses pairs l’objectif assigné à la réunion du CPS de l’UA, tenue hier. Qui est celui “de réunir les conditions d’un nouveau cessez-le-feu entre la RASD et le Maroc, et d’oeuvrer à la réalisation d’une solution juste et permanente à même de garantir le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et (ainsi) clore définitivement les dossiers de décolonisation en Afrique”. Un objectif qui est, a clairement laissé entendre le président de la République, un impératif pour le Continent sans quoi il trahirait sa juste et riche histoire anticoloniale. C’est, à l’évidence, ce qui ressort de ses propos quand il a rappelé à “l’Afrique, qui a vaincu l’occupation européenne par sa lutte politique et armée, parfois, et qui est venue à bout de l’apartheid”, son obligation “d’en finir aujourd’hui avec le dernier foyer colonial sur notre continent”.

Mourad Bendris

 

 

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