Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs, a vivement critiqué les récentes mesures prises par la France contre l’Algérie, les qualifiant d’actes de « harcèlement diplomatique » visant à détourner l’attention de l’escalade des troubles internes à Paris.
S’exprimant lors de l’ouverture de la réunion du bureau provincial de son parti à Alger, Mme Hanoune a directement lié la suspension par la France de l’accord de 2013 exemptant les détenteurs de passeports diplomatiques algériens de visas de court séjour à l’aggravation de la crise sociale, politique et économique qui frappe la France.
« Ce n’est pas de la diplomatie, c’est une provocation politique », a déclaré Mme Hanoune, arguant que Paris cherche à externaliser sa crise afin de détourner l’attention de la montée des protestations, des politiques d’austérité impopulaires et de ses engagements étrangers controversés, notamment la militarisation de sa politique ukrainienne et son soutien à l’occupation israélienne.
Hanoune a prédit que la France se dirigeait vers un « tournant historique » en septembre, avec une grève générale prévue le 10 septembre 2025 qui devrait cristalliser le mécontentement populaire. Elle a qualifié les récentes décisions du gouvernement français d’actes désespérés, visant à se protéger d’une réaction négative au niveau national plutôt que de refléter une politique étrangère cohérente.
Au-delà de la politique étrangère, Hanoune a également abordé des questions nationales urgentes. Elle a salué la décision du gouvernement algérien de lever sa réserve à l’article 15(4) de la Convention des Nations Unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, la qualifiant d’avancée positive pour les droits des femmes.
Sur le plan social, elle a salué le report de l’année scolaire et la décision de fournir des traitements gratuits contre le cancer aux enfants, exhortant le gouvernement à étendre cette mesure à d’autres maladies graves. Hanoune a également exhorté le ministre de la Santé à effectuer des visites inopinées dans les hôpitaux, notamment au centre d’oncologie de l’hôpital Mustapha Pacha, afin de constater de visu la situation.
Les commentaires de Hanoune interviennent après que la France a officiellement annoncé, le 19 août, la suspension de l’accord d’exemption de visa de 2013, faisant peser la responsabilité sur l’Algérie. Pourtant, selon des sources diplomatiques algériennes, la France avait déjà commencé à imposer des restrictions en février 2025, bloquant l’entrée de diplomates algériens à plusieurs reprises.
L’Algérie a formellement protesté contre ces mesures et, le 7 août 2025, a notifié définitivement à Paris sa décision de résilier l’accord de 2013. Pour l’Algérie, l’affaire est close.