Le Parti des Travailleurs semble être entré dans une zone de turbulences dont il est difficile de prévoir quand il en sortira. Surtout que ceux qui ont annoncé vouloir remettre le parti sur la bonne voie sont passés aux actes. Ce matin, les opposants à la continuité de la présence de Louisa Hanoune à sa tête se sont, en effet, réunis à l’hôtel Mazafran de Zéralda, dans la banlieue ouest de la Capitale, pour prendre les mesures devant marquer, pour eux, la fin du règne de celle qui a dirigé, sans discontinuité, en qualité de porte-parole puis de secrétaire générale, le PT durant trente années. Les plus marquantes de ces mesures ont été le retrait de confiance à celle-ci et la désignation de Mounir Nasri, ancien député pour la wilaya de Skikda, au poste de secrétaire général par intérim dont la principale mission est de préparer un congrès extraordinaire qui aura pour tâches d’élire une nouvelle direction du parti et de préciser sa nouvelle ligne politique. Sauf que Louisa Hanoune, qui avait pris les devants en dénonçant dans une conférence de presse qu’elle avait animée mercredi dernier au siège national de son parti, ce qui vient de se produire, a vite fait de réagir. Dans un communiqué officiel rendu public dans les heures qui ont immédiatement suivi l’annonce, par le groupe d’opposants réunis à Mazafran, du retrait de confiance à Louisa Hanoune, la direction nationale du PT ou, jusqu’à clarification de la situation y prévalant, les membres de celle-ci restés fidèles à la secrétaire générale contestée ont catégoriquement démenti toute décision du genre. Bien mieux, ils ont dénié à ceux qui l’ont annoncé “tout lien organique avec le PT”. Un déni que les “opposants réunis à Mazafran” ont, à leur tour, réfuté et ce, en arguant que parmi eux se trouvent des membres “du Bureau politique et du Comité central du parti” ainsi que des membres “des conseils de wilaya”. Tout indique que le PT, comme indiqué plus haut, n’est pas près de sortir de l’auberge. Et que les prochains jours seront déterminants pour les deux camps en présence…
Mourad Bendris